Décès du comédien, acteur et chanteur Philippe Clay

Décès du comédien, acteur et chanteur Philippe Clay

Philippe Clay, de son vrai nom Philippe Mathevet était un chanteur et acteur français, né à Paris le 27 mars 1927 est mort le 13 décembre 2007 d’une crise cardiaque. Son physique et sa dégaine ont considérablement marqué le cinéma français et aussi la chanson. Connu pour sa longue silhouette filiforme et dégingandée, il a hanté nos rêves artistiques même s’il n’a sans doute jamais eu la reconnaissance totale qu’il méritait amplement.

À l’âge de 16 ans, il s’engage dans le maquis. Après la fin de la seconde guerre mondiale, il entre au Conservatoire national d’art dramatique. C’est là qu’il apprend à placer sa voix et acquiert l’art du mime. À cette époque on le cantonne dans des rôles de grand dégingandé. En 1949, presque malgré lui car des amis l’ayant inscrit à son insu, Philippe Clay gagne un concours amateur dans un bar « À la colonne de la Bastille ». Il part pour l’Afrique avec sous le bras des chansons signées par Charles Aznavour, alors peu connu. Après avoir rodé son répertoire pendant un an, il rentre à Paris et se produit aux Trois Baudets et à la Fontaine des Quatre Saisons.

Il fréquente alors les caves de Saint-Germain-des-Prés et devient l’ami de Jacques Prévert, Boris Vian et Serge Gainsbourg. En 1957, il passe à l’Olympia. De 1957 à 1962, il passe à quatre reprises en vedette à l’Olympia, fait de nombreuses tournées à l’étranger et connaît ses plus grands succès : Les Voyous, Festival d’Aubervilliers, Le Danseur de Charleston.

Au cinéma il est Valentin le désossé dans le film French Cancan de Jean Renoir et Clopin le chef de la cour des miracles dans le Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy. Après un passage à vide, il renoue en 1971 avec le succès en chantant des chansons comme Mes universités ou La Quarantaine en réaction au mouvement de mai 68. Ce répertoire anticontestataire le marque politiquement à droite. Cette image est par trop réductrice !

C’est aussi à lui que l’on doit l’interpretation de La Complainte des Apaches, générique de la série Les Brigades du Tigre, brillamment orchestré par Claude Bolling.

Avec son mètre quatre-vingt-dix, Philippe Clay rejoint le cercle très fermé des comédiens-interprètes de grand talent aux côtés de Serge Reggiani et Yves Montand. Son visage anguleux, son allure filiforme, sa façon d’arpenter la scène à grandes enjambées, son art du mime, sa voix puissante et gouailleuse et son sens du comique en font un interprète hors pair.

Au cinéma, il a multiplié les rôles de composition, souvent sombres ou inquiétants, pour une grande partie à l’affiche de grands classiques du cinéma français. On l’a ainsi vu dans aussi dans "Notre-Dame de Paris" (1956) de Jean Delannoy ou encore "Des femmes disparaissent" d’Edouard Molinaro (1958). Egalement au générique de la comédie "Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ" de Jean Yanne (1982), c’est dans "Là-haut" de Pierre Schoendoerffer (2004), qu’on l’a vu pour la dernière fois sur grand écran.

Sur les planches, il a également interprété de nombreux rôles classiques, comme dans "Le Marchand de Venise" de Shakespeare à ses débuts en 1945. Le comédien s’est aussi illustré dans "Le Barbier de Séville" (1982), "L’Aiglon" d’Edmond Rostand (1990), mais aussi dans des pièces plus légères comme "Le sexe faible" d’Edouard Bourdet (1999).

A la télévision, Philippe Clay a été un fidèle de la réalisatrice Josée Dayan, avec qui il a tourné "Le Chevalier de Pardaillan" (1985), "Le Gang des tractions" (1990), "La rivière Espérance" (1994), ou "Monte-Cristo" en 1997.

Côté discographique, Philippe Clay a enregistré plus d’une cinquantaine de chansons et fut l’un des rares interprètes français connus à l’étranger. On lui doit les titres "Les voyous" ou "Le danseur de charleston", ou encore la chanson anticontestataire "Mes universités", avec en toile de fond, les émeutes de mai 1968.

Source : Nos amis de Wikipedia qui eux-mêmes ont piqué d’autres sources et l’excellente biographie de Ghislain Debailleul en 2006