On ne peut pas courir deux lièvres à la fois, dit l’adage. Les rumeurs vont bon train dans l’affaire Betancourt, depuis que la vidéo montrant l’otage des FARC épuisée, abattue, a fait le tour du monde. Le président colombien a retiré toute autorité à Hugo Chavez dans sa médiation avec la guérilla colombienne, juste avant que celui-ci n’essuie un revers électoral important, dimanche. Le lider du Venezuela avait entamé des négociations directes avec les FARC, dont il est probable que des éléments armés se soient mis à l’abri sur le territoire vénézuélien, profitant de la porosité des frontières couvertes par la jungle. Alvaro Uribe en est persuadé, il a le sentiment qu’on lui a fait un enfant dans le dos… Les regards de tous les acteurs se tournent désormais vers la seule personne qui ne puisse être suspectée de nourrir des ambitions secrètes dans ce dossier, à savoir Nicolas Sarkozy. Le président français n’a jamais fait mystère de son engagement en faveur de la libération d’Ingrid Betancourt, mais il n’a pas l’intention d’être instrumentalisé(s) par quiconque. Au dernier moment, le haut-commissaire colombien pour la paix, Luis Carlos Restrepo a dû ajourner son voyage pour Paris, officiellement à la demande de la France pour des questions d’agenda. En effet, il aurait été reçu comme un chien dans un jeu de quilles au moment où le colonel Kadhafi s’apprête à dresser sa tente dans les jardins de l’hôtel Marigny… La Libye : vous souvenez-vous ? C’était l’autre affaire de Nicolas Sarkozy.