Interview de Kamini à propos du Téléchargement illégal : "je ne vais pas faire le malin"

Interview de Kamini à propos du Téléchargement illégal : "je ne vais pas faire le malin"

Le téléchargement de musiques, et maintenant de vidéos, est un problème auquel il devient de plus en plus difficile de répondre.

Un accord est cependant intervenu entre les représentants des maisons de disque et le gouvernement, initié par le président de la République dont plusieurs de ses amis artistes se trouvaient présents à sa signature, à l’Élysée : Didier Barbelivien, Jean Reno et Christian Clavier ont ainsi côtoyé Patrick Bruel, Thomas Fersen, Calogero pour applaudir Denis Olivennes, PDG de la Fnac, et les ministres de la Culture, Christine Albanel, de l’Économie, Christine Lagarde, et de la Justice, Rachida Dati.

Ce texte prévoit la mise en place d’une autorité indépendante chargée de surveiller les téléchargements illégaux, avec à terme, la suspension de l’abonnement des contrevenants. En contrepartie, l’utilisation des DRM par l’industrie du disque ne serait plus de mise. Ces fichiers permettaient de protéger leurs produits, mais ils posent des problèmes d’interopérabilité.

Cet accord est unanimement salué par les majors, mais outre qu’il signe la mort de la loi DADVSI du 1er août 2006, il fait également fi de tous les travaux qui ont été écartés pour l’élaboration de cette dernière.

Enfin, il permet la création de ce que beaucoup, déjà, considèrent comme une police privée destinée à traquer les internautes. Qu’en dit Kamini ?

Le MAGue : Que penses-tu de l’accord qui vient d’être signé à l’Élysée pour lutter contre le téléchargement illégal ?

Kamini : Tu sais, en ce moment je suis en pleine tournée, alors je ne suis pas au courant de la signature d’un accord à l’Élysée ! Maintenant, c’est vrai que le téléchargement, c’est un problème et c’est surtout un paradoxe : Internet offre à un artiste des opportunités pour se faire connaître, mais ensuite il peut en souffrir parce que ça casse le bizness. Moi, personnellement je n’ai pas la réponse à cette question.

Le MAGue : Tu es toi-même un bon exemple, puisque tu as été révélé par Internet, c’est bien ça ?

Kamini : C’était la surprise du chef ! J’ai envoyé Marly-Gaumont aux maisons de disque et c’est ensuite que je l’ai retrouvé le clip sur plusieurs sites. En fait, on a été dépassé par les évènements… Alors maintenant, je ne vais pas faire le malin ! J’ai continué à mettre tous mes clips sur Internet : ça fait de la promo, c’est sûr, mais le revers de la médaille, c’est que je ne peux pas empêcher le crackage.

Le MAGue : Radiohead a fait une bonne affaire en proposant leur dernier disque en téléchargement sur Internet, es-tu au courant ?

Kamini : Oui, bien sûr, mais c’est Radiohead ! Beaucoup d’internautes ont pris le disque pour rien, et ce n’est pas un exemple rassurant. Pour des bêtes comme Radiohead ou Paul Mc Cartney, c’est possible, mais pour les autres, c’est beaucoup plus tendu.

Le MAGue : Comment vois-tu ta carrière dans le futur, vas-tu rester dans ce paradoxe ?

Kamini : Sur la décision qui a été prise contre le téléchargement illégal, je n’ai pas d’avis à donner. Le téléchargement offre à l’artiste une image forte, mais ce qui marche, c’est toujours la sincérité, le talent. Je suis arrivé à un moment où les gens en avaient marre du rap qui tourne sur lui-même et du show-biz. Alors, quand le beat est bon ! De toute façon, le support physique, le disque est amené à disparaître, et on va revenir à une expression plus traditionnelle. Maintenant, il faudra que les gens aient assez de fric pour aller aux concerts…

Le MAGue : Tu m’as dit que tu étais en tournée, justement ?

Kamini : Oui, ça se termine ! Ma dernière date est justement aujourd’hui samedi, à Vervins, dans l’Aisne. Mon album Psychostar World est disque d’or et le dernier single, Psychostar Show est dans les bacs, avec le clip en bonus !

 

 

La chanson s’insinue en nous, et nous séduit
Dès qu’on l’entend à la radio où elle abonde,
Elle est bientôt partout, tant elle est vagabonde
Puisqu’en tout lieu, elle a sa place et s’introduit.

Sur le réseau, elle a trouvé un sauf-conduit
Où on l’écoute à l’œil ! Sa veine est moribonde,
L’opinion de l’auteur est plutôt furibonde :
Sa musique est aussi devenue un produit !

Sa capture, il la sent comme un viol, un outrage,
Ce procédé d’achat n’est-il pas d’un autre âge ?
On vit dans un système où tout paraît gratuit.

D’ailleurs, ainsi d’aucuns ont fait du racolage
Or, un cadeau du ciel n’est pas non plus fortuit,
Donc là, on dit que c’est du vol à l’étalage

 

 

Le texte de l’accord du 23 novembre.