KIND OF DREAM - "La FEMME à la VALISE" - un film de Frédéric VIGNALE

KIND OF DREAM - "La FEMME à la VALISE" - un film de Frédéric VIGNALE

Un rêve qui vous entraine en spirale de bop. Une ambiance qui jazze , un recueillement, une vision distanciée , une chorégraphie mesurée ; une poésie, une thaumaturgie devant nous .
A voir, à entendre en « tournant » , mon cher derviche.

Alors quoi ? Les années soixante avec l’invasion du jazz dans le cinéma ? Non le court et surprenant dernier Vignale.


Kind of blues

C’est la musique du film - avec l’autorité de Miles , la caresse nappée de John ; élémentaire mister all Nat . Cette musique mythique sait nous envelopper dans la lignée d’un ’Ascenseur qui ne nous mènera pas à l’Echafaud . Un Louis Malle aurait gouté cette Valise.
Aussi cette musique . Cette chappe immanente va accompagner chaque instant en un souligné de distance, boutant en berne l’importance de nos actions - l’essentiel étant tenu par la blues é motion - elle domine le tout.
Une musique pour un film ou un film pour une musique ?

Noir et blanc

La texture du film . Après Lelouch et son sépia nous revenons aux films noirs. Les années…. ? …pas de date : c’est de l’ intemporel - car ils n’ont pas disparu resurgissent et resurgirons toujours .

Comme en photo narrative la disparition des couleurs va au fond des choses. L’effort de transposition obligé amène en paradoxe plus d’authentique .La force de l’œuvre d’art devant le simple reportage –l’impact de l’interprétation se riant de la réalité brute et incommunicable.


Esquisse

En contrepoint du noir et blanc, l’action s’étale, se coule et se feutre sur le même tempo en un simulacre avoué . Cette verité-rêverie n’est pas de ce monde mais navigue dans nos esprits par une éclosion parallèle. Une sorte d’anti realité, la strarac en creux (heureusement)- mais sur réelle.

Ce film induit - croquis de Watteau pouvant narguer la peinture – une chorégraphie abstraite où la notion de story board tombe en désuétude.
Une esquisse d’ « Impressions » (encore John Coltrane) qui font tomber les faits au rang d’insignifiance. Seul ici compte le vécu intérieur ; le notre dans la contemplation offerte.

La femme

Elle est le centre du film. Une féminité de discrétion, un charme retenu, un chanel feutré, un camay affirmé . Elle apparaît en crève écran comme en une retenue de pudeur. Une anti playmate en rêve de femme aux appats estompés répondant au vignetage de l’image - se coulant dans ces vues aux cadrages d’une parfaite harmonie .

Frèle et fragile, elle sait paraître sans le paraître outré . Mais sure d’elle même au delà de gestes faussement « gauchés », accompagnés d’une vacuité énigmatique.

Puis elle s’affirme plus et plus dans le déroulement , s’assure et finit par resplendir. Le vrai maintien du beau sexe épanoui dans la douceur d’une grace qui vous soumet : l’etre de charme .
Car, présent depuis le début, ce dit charme « intuité » et attendu est devenu enfin réel et palpable –. Pas de jaillissement mais cristallisation - lente mais d’évidence .

Femme révélée par le réalisateur, par le déroulement des volutes du film dans un éclosion annoncée . Un exergue de l’« inimportance » des actions, au regard d’une rêverie poétique syncopée par l’enchantement féminin. Car ici elle est n’est pas une femme mais s’impose , elle reflète « La » femme .

……….Et nourrir notre soif et « mourir de plaisir », filles d’Eve…


LA FEMME A LA VALISE

photo : Jean Cémeli d’après l’oeuvre de Frédéric Vignale