Sidr au Bengladesh, le Cyclone Oublié

Sidr au Bengladesh, le Cyclone Oublié

On se souvient tous de Katrina, le cyclone qui a dévasté La Nouvelle-Orléans, mais qui a entendu parler de Sidr ?

C’était il y a trois jours, et on commence à peine à faire un bilan du cataclysme qui a ravagé les côtes du Bengladesh, touchant trois des plus grandes villes de ce pays baigné par le delta du Gange et parmi les plus pauvres de la planète.

Un million et demi de ses habitants ont été mis à l’abri, mais dans les îles et les campagnes, les Bengalis se retrouvent dans le dénuement le plus complet. Les autorités ont dénombré 3.113 décès pour le moment, mais le Croissant rouge a parlé de 5.000 à 10.000 morts. 900.000 familles sont dans le besoin, mais les secours ne peuvent accéder que par air, les routes étant le plus souvent encore inondées. Ainsi, des sacs de riz sont largués vers une population abandonnée à elle-même, des millions de gens sont sans abri et moins de 1% de cette population a été secouru, a estimé Hariprasad Pal, administrateur du district de Jhalokati, l’un des plus meurtris avec celui de Barguna, à une centaine de km au sud de Dacca. Sidr était entré au Bangladesh par l’immense réserve naturelle des Sunderbans, une mangrove du delta du Gange formant une frontière naturelle avec l’Inde. Des centaines de milliers de pêcheurs pauvres vivent dans cette région inscrite au patrimoine mondial de l’humanité et réserve exceptionnelle de milliers d’animaux rares. Le moment était pourtant opportun pour que les plus hautes instances internationales s’en émeuvent publiquement, puisque Ban Ki Moon participait vendredi à une conférence à Bali, sur la menace climatique. Mais le Bengladesh fait certainement moins recette que la Thaïlande, et il a l’habitude d’avoir les pieds dans l’eau !

Le vilain temps, alors qu’on en parle à Bali,
S’abat avec un vent d’enfer sur le Bengale,
Dans la région, la vie est tous les jours frugale,
Beaucoup de gens sont morts et tout est démoli.


Tout le sol est par l’eau hélas, enseveli…
Le cataclysme est monstre et l’horreur sans égale
Or, tout manque et la faim quand ce n’est pas la gale
Prend tout le monde, et ce n’est pas joli, joli !


Il faut de l’aide, et vite ! Elle est très modérée
Car pour le coup ce n’est pas un raz-de-marée :
Il s’agit d’un cyclone, un comme on en voit tant.


Mais nos cœurs ne sont-ils pas assez élastiques
Pour supporter qu’on les sollicite un instant ?
Ça va quand il s’agit de régions touristiques…