La grève des transports publics se poursuit, mais les syndicats de cheminots ayant privilégié leurs revendications catégorielles plutôt que d’ouvrir un front sur l’ensemble de la politique du gouvernement et le pouvoir d’achat, ont dès à présent perdu la bataille du rail. La CGT tient à conserver son leadership à la SNCF contre son concurrent Sud, et les étudiants contestataires vont se retrouver mis à l’écart comme en mai ’68. Les usagers, eux aussi, vont faire les frais d’un troisième tour social qui n’aura pas eu lieu. Ils vont battre la semelle pendant que se dérouleront les négociations tripartites, et finiront par faire un chèque à la SNCF pour que tout continue comme avant. Si les chemins de fer français avancent à marche forcée vers la modernisation, les régions financent à hauteur de € 852 millions les TER et le Transilien, qui représentent un chiffre d’affaire de € 5.778 millions. Si la SNCF considère qu’une journée d’arrêt de travail dans les transports publics représente un manque à gagner de € 20 millions par jour, la grève du 18 octobre dernier lui a coûté € 50 millions. L’année dernière, les grèves ont fait perdre 2% du chiffre d’affaires en ce qui concerne le fret. Mais le trafic voyageur reste en augmentation depuis une dizaine d’années, 4% par rapport à 2006 pour les transports de proximité, qui demeurent le cadet de ses soucis.