Grève : et si le Bras de Fer n’avait pas Lieu ?
La montée des tensions ne débouchera pas sur un bras de fer entre les syndicats et le gouvernement. Malgré le calendrier des préavis de grève échelonné sur une semaine et demie, malgré le succès de la mobilisation du 18 octobre, malgré l’agitation estudiantine, chacun a fait un pas dans la soirée de mardi pour esquisser une sortie de crise. D’ailleurs, joint dans la journée par Le MAGue, Frédéric Lefebvre, parlementaire et responsable à l’UMP pour les questions économiques, n’envisageait pas d’organiser une quelconque démonstration de force de la majorité silencieuse pour répondre à une mobilisation syndicale très bien organisée. 55% des Français jugent injustifié le mouvement de grève selon un récent sondage, et les syndicats autant que les partisans des réformes sur les régimes spéciaux de retraite savent de quel côté penche le rapport de force. Pour autant, ce député de la majorité a le sentiment que la CGT cherche à enfermer les acteurs sociaux dans un jeu de rôles auquel l’UMP n’a pas l’intention de participer, et demande solennellement aux syndicats de penser d’abord aux salariés, plutôt qu’aux questions de tactique.
Encore un tour, mais ce coup-là, il est social,
Tout le monde à peu près le subit ou l’endure,
Le pouvoir ne veut pas voir ce conflit qui dure
D’autant plus quand le temps est devenu glacial.
L’art du ministre en la matière est très spécial :
Tout en rondeur, il cherche à trouver la soudure,
Car les gens sont tout prêts à verser dans l’ordure
On sent que mercredi, le moment est crucial.
Les Français ont voulu tout un train de réformes
Et ils vont malgré tout les passer dans les formes :
Ils ont porté en mai leur choix sur un pavois…
Si les gens, tous à pied ne vont pas prendre un gramme,
Devront-ils un beau jour faire entendre leur voix ?
Peut-être, or pour l’instant ce n’est pas au programme.