Un an de prison pour un graffiti

Un an de prison pour un graffiti

En Belgique, ça craint vraiment aussi. Un syndicaliste vient d’être condamné à un an de prison pour avoir peint quelques mots sur un vieux mur. Il dort en prison depuis le 9 novembre.

Le début de l’affaire remonte au mois de janvier 2006. Après la condamnation de dockers qui avaient participé à la manifestation contre le projet portuaire « Bolkenstein » présenté au Parlement européen de Strasbourg, Thierry Delforge, militant syndical belge, fut arrêté par la police pendant qu’il écrivait « Libérez les dockers » sur le mur hideux d’un dépôt appartenant à la Ville de Bruxelles.

En fouillant le coffre de sa voiture, les policiers trouveront deux sabres d’abattis, « armes » que le militant utilise pour débroussailler son jardin dans les Ardennes…

Il n’en fallait pas plus pour condamner Thierry Delforge pour « destruction partielle d’un édifice » et pour « transport d’armes prohibées ». La condamnation a été prononcée le 28 mars 2007, en l’absence de l’accusé. La convocation ne lui était pas parvenue. La peine est incroyablement lourde : un an de prison, dont six mois avec sursis.

Thierry Delforge a fait appel. L’affaire doit repasser le 21 novembre devant la 50ème chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles. Mais, en attendant, le militant a été écroué à la prison de Forest le vendredi 9 novembre.

« Devant la démesure d’une telle peine pour un délit aussi mineur, il est difficile de ne pas conclure que c’est le militant syndical et associatif qui est condamné, et, à travers lui, tout le mouvement de contestation sociale », expliquent les membres de son comité de soutien qui affirment que les dérives judiciaires de ce type se multiplient en Belgique depuis quelques années.

« Bientôt, tout citoyen qui exprimera sa désapprobation par rapport à l’idéologie politique et économique dominante se verra condamné lourdement. Si la démocratie existe encore, il est grand temps de la sauver », disent ses amis dans un appel soutenu par le CLEA (Comité pour la liberté d’expression et d’association), ISAGORIA, MOUVEMENTS.BE, le CRER (Comité contre les rafles et les expulsions et pour la régularisation), le MCP (Mouvement Citoyen pour la Palestine), le PCB (Parti Communiste Belge), la CZI (Coordination Zapatiste Indigène), le BEA (Bureau des étudiants administrateurs de l’ULB), le CSO (Comité Surveillance OTAN), la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire), la Radio « Air libre », Attac Wallonie-Bruxelles, Attac-Liège, le Comité Sankara, le Secours Rouge… et de nombreuses personnes (professeurs de l’Université libre de Bruxelles, militants et élus écologistes, journalistes, ouvriers, syndicalistes, artistes, travailleurs sociaux…)

Si vous souhaitez apporter votre soutien à Thierry Delforge, vous pouvez envoyer un email à : contact@leclea.be

Affaire à suivre sur le site du CLEA (un collectif citoyen qui organise un débat critique sur les législations antiterroristes).