BENOÎT DORÉMUS CHANTE : "JEUNESSE SE PASSE"

BENOÎT DORÉMUS CHANTE : "JEUNESSE SE PASSE"

Il aurait pu être le fils légitime de mon ami Renaud Séchan, mais les test A.D.N. prouveraient le contraire. Certains le comparent à Renaud mais c’est un raccourci un peu facile, vu qu’on disait déjà de Renaud qu’il était le fils spirituel de Georges Brassens. Même si l’on s’inspire de certains genres, il n’empêche qu’on reste unique en son genre, tant que le clonage n’est pas de mise.

Il s’appelle Benoît (comme le Pape, diront certains) et Dorémus (parce qu’il est "musicos" et que son nom évoque les trois premières notes de la gamme, pourraient dire d’autres). Faut arrêter le délire, car Benoît Dorémus ne ressemble à personne d’autre qu’à lui-même, il a un vrai talent qui est son empreinte personnelle... même si certaines influences restent indiscutables, Benoît est un individu à part entière doté d’une belle personnalité.

Je viens de voir la vidéo "Jeunesse se passe" et à vrai dire je suis satisfait de découvrir un jeune rebelle avec du talent. Enfin des jeunes se réveillent, pour faire chanter des mots qui dérangent, pour secouer un peu les vieux de la vieille de "68" que nous sommes devenus et qui se sont embourgeoisés au fil du temps. Benoît dresse des barricades de rimes cinglantes et celui-là ne se laissera pas faire ! Il nous lance sa gouaille de "Titi" à travers la gueule, alors qu’il n’est pas parisien. Ses mots justes et choisis, à la façon d’un véritable poète, font mouche.

A l’approche de la trentaine, Benoît Dorémus a déjà parcouru un long chemin musical fait d’espoirs, de doutes puis de désespoirs... c’est le lot de tous les artistes libres qui entendent le rester. On voudrait le faire rentrer dans le moule qui sert aux autres mais lui n’a jamais voulu, préférant avoir le ventre torturé par la faim plutôt que de bouffer le caviar qu’on lui tend, souhaitant garder toute son authenticité plutôt que d’amener des corrections à ses textes ou à ses reprises musicales, à la demande d’une maison de disques qui vous enfile profond. C’est une rencontre, non programmée, avec Renaud (dont il n’est pas particulièrement fan) qui va être le facteur déclenchant de sa montée en puissance. Il propose une maquette à Renaud, alors que ce dernier ne lui laisse pas d’espoir. Mais Renaud est bon prince, il écoute et il aime. Quelques jours plus tard, c’est Renaud qui appelle Benoît Dorémus. Par la même démarche l’artiste Benoît Dorémus vient également de réveiller les "20 ans" de Renaud, ses combats et sa verve... alors il décide de le produire, pour notre plus grande joie !

Benoît Dorémus prétend, non sans humour, "écrire faux et chanter de la main gauche"... ou "lycée de Versailles" comme disait Michel Colucci. Je ne cautionne pas les propos de Benoît, bien au contraire, car je trouve l’écriture vive et soignée, la mélodie plaisante et la voix se pose bien sur les accords. De là à prétendre que Benoît est un grand chanteur, sûrement pas et il a assez d’humilité pour savoir qu’il ne chantera jamais de l’opéra ou de l’opérette.

J’aime les chanteurs à textes, surtout lorsqu’ils sont engagés et tendres à la fois... ce qui est le cas de Benoît !

Musicien doué assurément, il est aussi poète et jongle avec les mots. Écouter Benoît Dorémus chanter, c’est aussi faire un parcours de retour à l’intérieur de notre jeunesse en se rappelant que nos vies passent trop vite, c’est retourner aux sources de notre rébellion contre les vieux cons qui décident de tout à notre place, c’est colmater les blessures du coeur et celles du passé. Les mots de Dorémus nous déclenchent des images de retour en arrière, à l’époque où nous n’acceptions rien d’autre que ce que nous décidions être bon pour nous-mêmes.

Voila un jeune homme au talent prometteur et pour ceux qui ne le connaissent pas encore, je vous suggère d’aller l’écouter et le voir sur : www.benoitdoremus.com

Vous pourrez également le découvrir, en duo avec Renaud, dans l’émission "Taratata" de l’excellent Nagui, le 30 novembre 2007.

N’hésitez pas à déposer vos commentaires à la suite de cet article. Merci !


Benoit Doremus, interview