18 meurtres pornos dans un supermarché

18 meurtres pornos dans un supermarché

Voici le polar le plus déjanté de l’année. Le plus croustillant. Le plus drôle. Le plus trash. Le plus porno. Le plus décadent. Le plus surréaliste.

On rit. On s’excite. On bave. On se délecte de ce casse impossible qui dégénère en partie de jambes en l’air sur fond de serial killer. La Sardine manie le gros calibre tandis que Mouloud tente d’ouvrir le coffre d’un supermarché, un vendredi soir. Mais nos deux lascars sont tellement à côté de la plaque qu’ils bandent à chaque fois qu’ils croisent une fille. Et dans cette province bien française, il semble que les filles soient avenantes. Alors, entre de l’argent facile et une gâterie, le dilemme est insupportable ! Nos deux amis tenteront d’avoir le beurre et l’argent du beurre, plus le cul de la caissière. Mal leur en prendra. On devine la fin. Mais là n’est pas le but du jeu.

Philippe Bertand s’est fait connaître en dessinant des BD avec Beigbeder. On le voit à Paris dans les galeries d’art. Il écrivit pour les collections jeunesse (Seuil, Actes Sud, Naïve). On le croyait normal. Pas du tout. Il avait un plomb à fondre. Une bielle à couler. Voilà, c’est fait. Il a craqué. Et grand bien lui en a pris. Ce roman diablement illustré est un régal. C’est du n’importe quoi. C’est frais. Cela se lit en une heure et quelques. Mais on se régale de tant de pitreries. Et le challenge réussi tient aussi dans ce style qu’il a su trouver. Une manière de conserver la narration type du polar. Et de la mettre à la sauce porno. Mais porno chic. Sans vulgarité. Sans grossièreté. Tout est dans l’art de raconter. Un délice. On sent comme un arrière goût de dialogues à la Audiard. Ce livre, c’est un peu les Tontons flingueurs le pantalon sur les chevilles. On dessoude ou on bourre ? Les deux mon capitaine !

"Elle était aussi ravissante que jetée. Potelée, lascive, avec de beaux seins ronds, fermes et soyeux qu’elle adorait se faire peloter. Son petit con rebondi était doux comme un agneau de lait. La Sardine le lui bouffa toute la soirée, pendant que Mouloud l’enculait. L’enculade la rendait ordurière ; la friponne déclarait en faire son plat de résistance, à la seule condition que la pine soit à la hauteur. Bref, c’était une philosophe."

Point ici de pensée philosophique. Mais une seule idée : s’amuser. Pari gagné !

Philippe Bertrand, 18 meurtres pornos dans un supermarché, coll. "Littérature grand format", La Musardine, septembre 2007, 112 p. – 15,00 €