Les Chantres de la "négritude" à l’honneur dans la PLEIADE

Les Chantres de la "négritude" à l'honneur dans la PLEIADE

Décidément, en littérature les choses bougent beaucoup mieux qu’ailleurs. En effet, trois symboles majeurs de la francophonie viennent de faire leur entrée dans la prestigieuse, et la très française, Pléiade. Il s’agit précisément de Aimé Césaire, Léon Gontran Damas et Léopold Sedar Senghor, trois grands chantres de la "négritude", qui seront ainsi les premiers auteurs négro-africains à être publiés dans la Pléiade.

L’annonce a été faite avant hier, au centre culturel français de Libreville, par Jean-Noël Schifano, le directeur de "Continents noirs", une collection de chez Gallimard dédiée à l’Afrique.

Selon cet interlocuteur, cette "trinité de la négritude" doit entrer dans le panthéon de la littérature française et étrangère "d’ici à 2013".

Cette reconnaissance littéraire consacrée à trois auteurs qui ont tant apporté à la littérature et la culture française apaisera certainement les esprits échaudés par la récente polémique sur l’immigration. Dieu merci, un test d’ADN n’a pas été exigé pour ces trois auteurs. Il faut dire qu’en littérature, les mots ont plus de valeur que les chromosomes. Enfin, jusqu’à preuve du contraire. En tout cas, pour cette fois-ci, l’œuvre littéraire a bien remplacé la carte de séjour. Pourvu que ça dure donc…

Pour rappel, le Martiniquais Aimé Césaire, né en 1913, le Guyanais Léon Gontran Damas

(1912-1978) et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor (1906-2001) se sont faits les chantres de la négritude, concept qu’ils ont inventé, à travers leurs oeuvres essentiellement poétiques. Senghor fut aussi président de la République du Sénégal et membre de l’Académie française.

Il faut savoir aussi que la Bibliothèque de la Pléiade, aux oeuvres imprimées sur papier bible et reliées sous couverture pleine peau dorée à l’or fin, a été créée en 1931 par par un jeune éditeur indépendant, Jacques Schiffrin, originaire d’Azerbaïdjan, avant d’être reprise en 1933 par Gaston Gallimard.