Défilés en Rangs Serrés à Paris

Défilés en Rangs Serrés à Paris

La collection printemps-été de prêt-à-porter a brillé de tous ses feux toute la semaine à Paris, au Carrousel du Louvre, au Grand Palais, un peu partout, mais apparemment, elle n’a pas attiré les foules cette année ! La mode aussi, a tempéré ses folies d’antan, car si l’on note une recherche identique dans les tissus, les textures et les formes, le gris et l’argent ont dominé chez Dior et chez Yohji Yamamoto, le couturier Valentino fêtait gaiement sa dernière saison après 45 ans de carrière. Acquis en mai dernier par le fonds d’investissement britannique Permira, Alessandra Facchinetti, auparavant directrice artistique chez Gucci, doit rajeunir la griffe. Ce n’est pas pour déplaire à Anna Piaggi, de Vogue Italia, qui a trouvé ennuyeux le défilé de Valentino : ce n’est pas beau, ce n’est pas moderne. Pour sa collection, Karl Lagerfeld s’est souvenu des années ’80 et de ses créations de l’époque. Très graphique, elle joue les superpositions et les découpes en triangles, avec des éclats de couleur. Christian Lacroix de son côté a dessiné pour l’été de fines silhouettes, avec des robes-parapluie à la taille bien prise, des jupes droites, des robes-crayon à manches ballon, d’autres à courtes manches bouillonnées. Il signe aussi des tuniques peintes et des robes dont les imprimés rappellent parfois les années 50 comme ce blanc tacheté de citron et de noir. Les stylistes aujourd’hui sont-ils devenus sages ?

Deux fois par an, ce sont bien sûr les défilés
Qui font l’éclat, et pris, le tout-Paris s’y presse
Les couturiers livrant la croix qui les oppresse
À des regards qui sont chaque année emballés !

Prince un jour, et demain ? On l’a dit hors des lés
Dans la vie et il laisse — a-t-on lu dans la presse —
La maison si c’est à la condition expresse
D’habiller l’opéra d’oripeaux bariolés…

Le goût du gris revient comme à la Belle Époque
Où les bals, maints plaisirs vont finir : la berloque !
Pour le moment, le peuple, il fait du lard, et va.

La mode, ainsi nous fait découvrir les tendances :
Un monde à naître, et mieux que ce dont l’art rêva,
Le styliste est un saint, l’or rend ses maux plus denses.

 

Le défilé Christian Dior Printemps été 2008 :

J’ai caché dans le poème quatre maisons qui ont fait la renommée de l’élégance française. La première ou le premier qui les trouve a gagné toute ma considération...