PRIX MARSEILLAIS DU POLAR 2007

PRIX MARSEILLAIS DU POLAR 2007

Pour la quatrième fois, le Prix Marseillais du Polar
a été décerné à l’occasion de la septième édition des
"Terrasses du Polar" à Marseille, devenues le
rendez-vous annuel incontournable en région PACA pour
tous les amateurs de littérature noire.

Orchestrée depuis ses origines par le prolifique
Serge Scotto, que les lecteurs du Mague apprécient par
ailleurs pour ses coups de plume tranchants, cette
manifestation a réuni une grosse quarantaine d’auteurs
le 29 septembre à Septèmes-Les-Vallons et le 30 à
Marseille, dans le cadre de la fête de quartier du
Plateau qui voit durant deux jours défiler toute la
population phocéenne autour des fontaines crapoteuses
du cours Julien. C’est dans leur ombre fraîche que le
lauréat de cette année s’est donc vu remettre la somme
(toujours rondelette pour un auteur famélique) de 1
500e offerts par la Mutuelle Générale Méditérranéenne
qui sponsorise ce prix méritoire !

Car il s’agit, comme c’est trop rarement le cas,
d’un prix de lecteurs, recrutés sur lettre de
motivation et totalement transparents, qui
s’affrontent lors d’un débat public animé par le
critique polar Hubert Artus, que les internautes
connaissent bien grâce à Rue89. En est sorti le
vainqueur de cette année, qui a fait une quasi
unanimité malgré les cinq autres auteurs talentueux
qui pour leur dernier ouvrage avaient atteint le stade
de la finale (Jacques Vallet, Thierry Crifo, Maurice
Gouiran, Thierry Vieille et Jean Contrucci) : ze
winner is Alexandre Clément, pour SOURNOIS, aux
éditions L’écailler.

Un premier roman, et c’est une nouvelle sympa !
Ainsi, il y a trois ans, avait été récompensé TERMINUS
ELICIUS, l’excellent premier petit roman, (sorti chez
Rail Noir) de Karyn Giebel, depuis très courtisée par
l’édition parisienne.

SOURNOIS est d’abord un roman totalement immoral, et
ce de la plus réjouissante façon mais je ne peux en
dire plus sans en déflorer l’intrigue, pas vraiment
alambiquée mais toujours surprenante : sachez
seulement que méchants et gentils se confondent avec
subtilité jusqu’à un happy end... décalé !

L’histoire est écrite du point de vue d’un jeune des
cités, à la dérive dans un quotidien loin des clichés
du genre. Un véritable document ethnologique que le
portrait de cette cité malmenée du nord de Marseille !

Là, notre "héros" va rencontrer son mentor, Franz, un
petit malin qui a le sens des affaires et va lui
offrir une vague forme d’avenir, celui d’employé à
tout faire dans une station service.

Mais son patron
s’avère un demi-sel magouilleur et violent, et son
commerce n’être que la plaque tournante de ses divers
trafics... Qui sera le plus sournois en ce monde en
perdition, afin de tirer au mieux son épingle du jeu ?

Noé, du haut de ses vingt ans mal barrés, est
parfaitement réussi et l’on s’étonne d’apprendre
qu’Alexandre Clément, son auteur-géniteur, n’est rien
d’autre qu’un monsieur très digne et bien élevé, d’un
certain âge et professeur d’économie !

Ce qui l’a
amené à fourrer son nez stylé dans ces économies que
l’on appelle "souterraines"... et de pondre à
l’avenant et à ses heures perdues cet excellent roman,
très imaginatif et qui se lit tout simplement d’une
traite. Un Prix Marseillais du Polar mérité !