Hommes de tous pays, soyez fiers de votre Histoire !

Il faut en finir une bonne fois avec les « versions officielles » ! Comme il y a des VF (version française) et des VO (version originale) au cinéma, le politiquement correct et le passé unique se sont invités dans les cours d’histoire. Chassons-les loin de nos livres scolaires et de nos idées reçues.
Explication.

Lorsque la fonction politique déborde de son costume citoyen, le locataire du dit costard a parfois tendance à se croire omniscient et il entreprend de rédiger les mémoires du monde à son image, et à celui de son clan.
Ainsi, depuis de longues décennies, par petites touches homéopathiques, les récits historiques furent modifiés, époussetés, agencés aux normes contemporaines ; et bien souvent la petite histoire remplaça la réalité historique. Il est plus facile de réduire une longue épopée en quelques mots amusants qui marqueront les esprits, que d’expliquer et de démontrer les trahisons humaines, les antagonismes et les paradoxes de la mouvance d’une civilisation ou d’une société en mutation.
C’est ainsi que le fait divers devint l’Histoire pour mieux cacher la dureté de la vérité. Et s’approprier le beau rôle, tout en essayant d’enrôler les esprits faibles derrière soi.

Mais c’était sans compter sur un esprit malin, un fin analyste qui un beau jour, dit stop.
Jean Sévilla, avec courage, s’est levé seul face au Mammouth des administrations, des corporatismes et de la rumeur populaire. Il plongea des années durants dans les livres, dans les archives, dans les mémoires collectives et individuelles, confronta les historiens et les thèses, et se forgea une opinion qui ne réclame aucun parti pris, si ce n’est celui de la vérité.

Des croisades à l’affaire Dreyfus, des cathares à la guerre d’Algérie, ce journaliste infatigable a repris point à point chaque dossier. Son livre expose ainsi dix-huit chapitres qui remettent les pendules à l’heure et les hommes dans leurs petits souliers.
Bref inventaire :

- où l’on apprend que Victor Schoelcher, instigateur en 1848 du décret abolissant l’esclavage dans les colonies françaises, n’est pas le véritable père de cette réforme ; où l’on découvre aussi que l’esclavage n’a pas été pratiqué exclusivement par les Européens ;

- où l’on aborde l’affaire Dreyfus par la boulette de Jospin, le 15 janvier 1998, qui stigmatisant « une droite antidreyfusarde face à une gauche fortement dreyfusarde » a péroré un peu trop jusqu’à la bourde : introniser Léon Gambetta figure de proue dreyfusarde alors qu’il est mort en 1882 … douze ans avant le début de l’Affaire !
Mais cette épisode navrant de l’histoire de l’armée française ne peut se résumer à la façade antisémite qu’on lui a collée, elle « constitue rétrospectivement un paravent commode pour dissimuler le fanatisme anti-militariste et anticlérical de certains dreyfusards » ; Dreyfus innocent, alors qui est coupable ? Esterhazy ? On parle d’un troisième homme, d’intoxication allemande, de Dreyfus en service commandé …

- où l’on pose les véritables questions sur le rôle que joua Pie XII face aux nazis ; où l’on apprend l’existence de son encyclique de 1937 lue dans les quinze mille églises d’Allemagne dans laquelle il dénonce le régime nazi comme « une véritable apostasie » ; où l’on décrypte le lynchage médiatique qui a suivi la sortie du film de Costa-Gavras junior, « Amen » ; où l’on voit comment Pie XII sauva des dizaines de milliers de juifs ;

- où l’on est stupéfait de lire, à propos de l’histoire de la colonisation, les discours immondes de Jules Ferry en 1885 qui place la race supérieure (blanche) en droit, voire en devoir, de civiliser les races inférieures, et de Léon Blum en 1925, qui confirme le « devoir des races supérieures ». Quelle amnésie !

Voici donc balayés les préjugés, les idées reçues et autres mensonges. Non, l’Histoire n’est pas au service d’une classe politique, d’une idéologie, ou de tout autre corpuscule. L’authenticité de notre passé ne doit pas nous faire peur, mais il ne doit pas non plus être occulté pour servir de faire-valoir à certains malfaisants ! Car tromper l’Histoire c’est tromper les hommes, c’est tromper les morts et usurper la Mémoire.
Tromper l’Histoire est un crime !

L’Histoire de France est universelle, elle est à l’échelle humaine, c’est-à-dire avec ses bassesses et ses grandeurs, mais elle est surtout à tout le monde et personne n’est en droit de se l’approprier. Il y a donc urgence à lire ce livre pour réapprendre à aimer son pays.

Pour en finir avec le passé unique et l’historiquement correct, Jean Sevillia, Perrin,2003

Pour en finir avec le passé unique et l’historiquement correct, Jean Sevillia, Perrin,2003