Régimes Spéciaux : Sonnez la Retraite

Régimes Spéciaux : Sonnez la Retraite

De Chirac, on ne se souviendra de rien, sauf de mes réformes, avait prétendu François Fillon alors qu’il quittait un gouvernement décapité par le référendum du 29 mai 2005. Retraites, 35 heures, Éducation, rien n’échappe à ce forcené de la mise en équation des équilibres budgétaires. En annonçant dimanche 9 septembre que la réforme des régimes spéciaux de retraite était déjà prête et n’attendait plus que le feu vert du président de la République, avant même l’ouverture de toute négociation sociale, François Fillon a pris le risque de miner un peu plus un dossier explosif qui a coûté cher à Alain Juppé en 1995. Déterminé, il a pris le risque aussi de forcer la main du chef de l’État, qui n’a pas manqué de s’interroger sur sa méthode, sans toutefois démentir… Depuis une semaine, le débat sur les régimes spéciaux s’est donc rouvert de façon chaotique, voire cathodique, et Nicolas Sarkozy s’est vu contraint de déminer le terrain en prenant le pouls de tous les leaders syndicaux ce week-end, avant de prononcer mardi un discours au palais du Luxembourg devant les journalistes de l’information sociale, des propos qui auront forcément valeur de symbole. Qu’il s’agisse du régime des employés de la Banque de France, dont Michel Rocard s’est félicité abondamment des conditions de son amendement, ou du premier d’entre eux pour les marins, institué par le ministre Colbert en 1709, leur mise en place fut toujours motivée par la nécessité d’attirer des personnels qualifiés vers des activités stratégiques pour l’État. Aujourd’hui, toutes les caisses sont en déficit chronique, et qu’il s’agisse du régime général ou des régimes spéciaux, la question est moins celle de la pénibilité ou de l’équité, mais de trouver un financement pérenne en vue d’assurer le fonctionnement du système.

Si le chef de l’État dit bien dans son discours
Qu’il lui faut abolir leurs odieux privilèges,
Ils devront dénoncer ses desseins sacrilèges
Et appeler les gens de bien à leur secours…

Ainsi, les syndicats d’espérer un recours,
Mais on sent tous que leurs motifs sont plutôt lèges
Pour refuser de mettre en un seul ces collèges
Qui dans un futur proche, au mieux, n’auront plus cours.

Ces traitements spéciaux sont d’un ancien régime,
On craint qu’ils vont bientôt ouvrir un schisme
Alors qu’on les a faits par esprit d’à-propos…

Qu’on cherche à l’heure actuelle à honorer nos traites,
À embaucher d’abord des gens frais et dispos
Ou alors, nous n’aurons plus rien pour nos retraites.

 

André Santini n’a pas l’Intention de faire un Régime Spécial :

Allez plus loin sur les régimes spéciaux de retraite.