CHILDREN OF THE REVOLUTION ou PETE, RENTRE A LA MAISON, TOUT EST PARDONNÉ

CHILDREN OF THE REVOLUTION ou PETE, RENTRE A LA MAISON, TOUT EST PARDONNÉ

Ecoutez ça, les gars... j’étais en train de glander sur Youtube,et je tombe sur une video du gars Pete, vous savez, Monsieur Doherty, futur ex de Kate Moss, ex Libertines et leader de Babyshambles, groupe aussi inutile que celui de son ex acolyte Carl Barat, et, ouais, je veux parler des nullissimes Dirty Prety Things ...c’était lors du dernier Live Aid, évenement aussi pompier que hypocryte, et le junkie / rebelle / poète de mon cul chantait “Children of the revolution” en duo avec Elton John, vous savez, Elton John, la grosse vache à lunettes...

L’interprêtation est bien ...rien à foutre....
Elton est toujours aussi pathétique, les tacherons de studio assurent le boulot derrière, et l’ami Pete nous fait son numéro habituel de clown défoncé…

Maintenant, moi, je veux bien tout, genre le paquet de Marlboro qui coûte 5 euros, les albums de Britney Spears, les gens qui achetent les albums de Britney Spears, Al Quaeda, tout ça...mais il y a un moment où faut arrêter de nous prendre ( en tout cas, de me prendre...) pour des cons...alors pour commencer, le mec en question, c’est qui ? Pete Doherty, sorti de nulle part, guitariste chanteur d’un petit groupe de branleurs anglais, surnommé “crackhead”, et pas la peine d’expliquer pourquoi, dont le premier disque, excellent, est sorti en 2002.

Produit par l’ex Clash Mick Jones, le disque en question, “Up the Bracket”, était en quelque sorte la réponse anglaise au “Is this it” des New-Yorkais de The Strokes, meme élegance destroy, memes ages ( 20 ans au compteur…), memes chansons “urbaines” …sauf que les Libertines avaient plus de classe, parce qu’on sentait qu’ils n’étaient pas vraiment pro, je veux dire, leur disque est un vrai bordel, ils chantent faux, les guitares ne sont pas accordées, ça part dans tous les sens, mais au final c’est totalement classe, aristocratique, romantique et le message porté comme un étendard sur le coeur ( …” If you’ve lost your faith in love and music oh the end won’t be long”….” ) était sincère, universel, pur, dénué de tout calcul ou opportunisme… La production minimaliste de Jones ( je roule un spliff, j’enregistre, je roule un spliff, j’enregistre, je roule un spliff, heu…j’enregistre ? ) était à l’époque plutôt osée, si l’on compare aux millions de dollars que les majors claquent pour produire les merdes de Beyoncé and co...

Enfin bon, le groupe devient le porte parole d’une génération de kids prêts à en découdre avec la chose rock n’roll, et à Paris les magasins de guitares de Pigalle recommencent à se remplir, un peu le même effet que Kurt Cobain en 1991, et je vous parle d’une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.....

Petit rappel :

En 1994, Cobain s’est suicidé...en laissant derrière lui une géneration orpheline, et quelques chansons comme des poussières d’étoiles...

En 2006, Pete Doherty reprend un chef d’Oeuvre de Marc Bolan en duo avec Elton John au Live Aid...

En 1994, Cobain se cachait, honteux, pour s’injecter de la merde dans les veines, et un soir de bad trip total il s’est fait exploser la tête
En 2006, Doherty se fait photographier par un pote en train de se piquer, pour revendre lui même les photos à la presse anglaise, qui, comme chacun sait, est la plus subtile et pudique du monde ( ah ah ah... )

Donc là maintenant je pense que si j’avais l’ami Pete devant moi, je lui demanderais des comptes.

De la meme manière que Lester Bangs demandait des comptes à Lou Reed en 1973, sur le fait qu’il avait lancé à l’epoque du Velvet Underground et de la Factory d’Andy Wharol cette mode un peu glauque du junkie sexy ( “Heroin is my wife, Heroin is my life”, c’était en 1966...) teint blanc, lunettes, t-shirt et pantalons noirs, pour la récuperer commercialement par la suite, et ce qui était au départ sincère ( la déscription sans concession d’un mode de vie marginal et borderline...) était devenu une pose, rien d’autre qu’une pose, vide de tout sens.
Attention les gars, je ne dis pas – Prenez de l’héroïne, c’est cool – parce que ce n’est pas cool.

Je dis simplement que si l’on fait de son mode de vie, quelqu’il soit, un Art, alors il faut aller jusqu’au bout du truc...il ne faut pas tricher...si vous trichez avec l’Art, alors ce n’est plus de l’Art…c’est du commerce, et le pire qui soit, parce que vous prenez quelque chose de pur et vous le transformez en paquet de lessive....

Cobain chantait “I hate myself and I want to die”…des centaines de chanteurs ont commencé à l’imiter, parce que le disque de Nirvana se vendait bien...sauf que Kurt Cobain, au final, s’est vraiment fait sauter le caisson…il ne s’agissait pas de commerce, mais bien d’Art à l’état brut, et d’expression à l’état pur…ça n’avait rien de sexy, rien de glamour, et qui peut dire sérieusement que le crâne explosé d’un gamin de 27 ans est glamour ?

Doherty parle beaucoup de drogue, lui aussi, et il pleurniche à longueur d’interwiews comme quoi c’est un garçon sensible, profond et tout ça, mais au bout du compte, ses lignes de coke, c’est toujours pendant les défilés de Calvin Klein, backstage, avec Kate Moss, qu’il les prend. Quant à ses fringues de bohémiens, n’oubliez jamais que c’est Hedi Slimane qui les lui donne, parce que ça fait quand même plus joli en couverture de Vogue...

Children of the revolution, effectivement…

Tout ça pour dire : Pete, on t’aime bien, vraiment, et tu nous fais rire, aussi ( j’ai lu dans les Inrocks la semaine dernière que des véterinaires avaient retrouvé des traces de cocaïne dans le sang de ses petits chats…genial, non ? )… mais maintenant, Pete, tu commences un peu à nous gonfler avec tes airs de poète maudit …. et il va bien falloir choisir :

Ou tu nous fais une belle overdose, à l’ancienne, ou tu nous fais un disque de R&B, comme Beyoncé, et là on aura compris, tout sera clair, et personne ne t’en voudra…promis.

Pete Doherty – Live Aid

T.Rex – Children of the Revolution
The Libertines – Death on the stairs
The Velvet Underground – Heroin