François Hollande le Mal-Aimé
Le premier jour de l’université d’été du PS a bien évidemment donné lieu à un concert de barrissements courroucés dans la presse, et ce fut, qui l’eût cru ? Le jospinien canal historique Claude Allègre à qui revint l’honneur de chauffer la salle du tribunal : François Hollande est responsable de cette pagaille ! a titré Libération jeudi… Au signal, tout le monde a donné de la voix, sauf Bertrand Delanoë : s’il faut faire un peu plus, je ferai ce que je peux, a-t-il déclaré sur un ton patelin… Et Ségolène Royal, puissance hôte à La Rochelle, joue les maîtresses de maison : je ne veux pas que l’événement de dimanche soit le fait de savoir si j’assiste ou n’assiste pas, quelle tête je fais ou je ne fais pas. Que la fête commence ! Ignorant les cris d’orfraies, le 1er secrétaire a simplement confirmé le planning qu’il a prévu pour son parti, en affichant ses ambitions : je ferai tout ce qu’il faut pour être prêt en 2010, lorsque se réunira le congrès de désignation du candidat socialiste pour les prochaines présidentielles. On peut lui faire confiance. Il a mis cinq à sept ans pour verrouiller l’appareil, et a réussi à savonner le tremplin de sa compagne en février dernier, in extremis. Une chose est acquise enfin : Lionel Jospin, absent, est bien à la retraite.
C’est bien sa faute, à lui tout seul, si tout va mal !
Il est le chef d’un grand parti, le responsable
De tant d’échecs en fait, que c’en est impensable,
Le résultat de son bilan n’est pas normal…Et le désastre, à l’heure actuelle est maximal
Voyez : tout l’appareil est bâti sur du sable,
D’ailleurs, à son sujet, on est intarissable…
Mais qui ? Qui donc a pu choisir cet animal ?Les militants, pardi ! Son camp, à ce qu’il semble
L’a bien suivi cinq ans avec un bel ensemble,
Sans compter les cinq ans où il tient le bazar…Après le vingt et un avril, il tient le pène,
Gouverne à sa façon comme un petit césar,
Tenant tout l’édifice à bout de bras, sans peine.