On a beau voir ou revoir ce film qu’on ne se lasse pas du scénario superbement construit qui nous entraîne vers la face cachée, quoique légèrement romancée, de certains agissements des services secrets et des soldats de l’ombre dont les crimes sont légalisés par la raison d’état.

C’est donc dimanche 5 août à 22h45 sur TF1, qu’on a pu voir la belle Anne Parillaud qui se fait assez rare... et c’est bien dommage pour le cinéma français.

Anne Parillaud a été l’égérie d’Alain Delon qui l’a fait connaître au grand public, car l’acteur est aussi un découvreur de talents. Elle tournera à ses côtés dans "Pour la peau d’un flic" et dans "Le battant", avant d’être remarquée par Luc Besson qui lui construira un rôle a sa mesure qui lui ira comme un gant, dans "Nikita".

Il fallait bien que Luc Besson tombe en pâmoison devant Anne Parillaud pour qu’il soit inspiré d’écrire pour la belle en la sublimant, comme il se devait de le faire, au travers de ce personnage hors du commun que représente "Nikita". Film plein de violence, mais tellement beau car emprunt d’amour, de doutes et de silences.

Anne excelle dans ce rôle de "Junkie" devenue Agent très spécial du gouvernement et tueuse autorisée, après avoir été condamnée pour le meurtre d’un policier. Elle réalise là une vraie performance d’actrice, en passant d’épave droguée à femme totalement désirable.

Véritable "femme-enfant" paumée, elle devient une tigresse tueuse qui paraît froide et sans état d’âme, alors qu’elle est capable d’aimer, en étant dure et fragile à la fois. Nikita nous fait oublier, grâce au génie de la composition d’Anne, ce qu’elle était et ce qu’elle a fait au début du film. Le spectateur passe de la haine à l’admiration, sans s’en apercevoir.

Qui mieux qu’Anne Parillaud pouvait incarner ce personnage et réaliser cette transformation, en nous émouvant de son joli minois qui ferait craquer un saint homme.

Il est cependant dommage d’avoir cantonné cette fabuleuse actrice dans ce rôle qui lui a longtemps collé à la peau, car lorsqu’on est capable d’un tel jeu d’acteur on peut tout faire... de telles performances sont l’apanage des plus grandes du cinéma national. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si elle a été faite Chevalier de l’Ordre National du Mérite en 2007.

Anne ne laisse pas de bois, elle est svelte et sait sourire d’une jolie façon. Sa gestuelle est aussi gracieuse que celle d’une danseuse étoile de l’Opéra et elle semble porter en elle des écritures secrètes et cachées, aux lettres indéchiffrables. On dirait que l’amour, qui est initialement un sentiment très pur et subtil comme l’éther, a pris forme humaine dans ce corps délicieux. Cette belle femme a une classe folle et un port de tête très noble. Elle pourrait nous faire évoquer un félin car elle doit être femme et chatte à la fois... une sorte de petit chaton tout doux, mais libre et indiscipliné. Ses yeux semblent déceler tous les spectacles et les mystères de ce qui nous entoure, sans que nous ne sachions les voir ni les comprendre. Son instinct de chasseresse est perpétuellement en éveil, pour notre plus grand plaisir.