Ouverture de la Chasse aux Bonnes Idées

Ouverture de la Chasse aux Bonnes Idées

Il y a quelques semaines, j’ai proposé à un site d’informations économiques, financières et juridiques concernant exclusivement l’entreprise d’illustrer les articles qu’ils consacrent en grande partie à la promotion d’annonceurs. Bien évidemment, je n’ai pas eu de réponse, et notamment pas le sempiternel nous ne publions pas de poésie dans nos colonnes, comme s’il était nécessaire de me rappeler que cet art n’a plus bonne presse… Ma surprise fut tout de même de taille alors que je consultai la une du numéro suivant, mis en ligne à la date du 2 août : une nouvelle rubrique invitait les lecteurs à lire le Sonnet du Chasseur ! Je me réjouis bien sûr de constater que le concept sur lequel je travaille depuis un peu plus de 2 ans commence à faire son chemin dans le cerveau des rédacteurs en chef, mais je suis aussi frustré de constater que l’occasion est trop belle d’en évincer l’initiateur. Je ne saisis pas non plus la démarche : pourquoi chercher une autre pâtisserie alors qu’on a remarqué un gâteau appétissant dans la vitrine de la première ? En allant demander à un concurrent un service identique, le spéculateur reste maître de la loi de l’offre et de la demande. Guillaume Sire a fait paraître un roman récemment, et sous le poème, un lien dirige le visiteur vers la page où une boutique en ligne propose cet ouvrage à la vente. Ce n’est pas l’actualité qui a motivé le choix du sujet puisque nous n’étions pas en dans les dates d’ouverture de la chasse. Il s’agit donc très certainement de publi-rédactionnel. D’ailleurs, ce sonnet, malgré un rythme indéniable, se caractérise par une grande méconnaissance des règles classiques : on sent l’amateur. Il faut donc féliciter l’animateur de Ligne de Crédit d’avoir su décliner habilement un concept à son profit, et si le rôle des artistes est de donner du plaisir au public, il est bien normal qu’en retour, ils se fassent empapaouter…

Qui n’a pas un regard ému pour l’inventeur
Dont l’idée a permis de nous changer la vie ?
Tant qu’à faire, à l’espoir en l’homme, il nous convie
À tel point qu’envers lui, on se sent débiteur…

C’est là où le bas blesse, or le spéculateur
Ne voit dans le progrès que sa soif assouvie
De l’or en barre, en banque, et il n’a pas envie
Qu’on le contraigne à faire un profit moins flatteur.

Son but sera de prendre à son compte une idée
Pour peu que le public, avant, l’ait validée,
Car son auteur est juste un premier concurrent !

De ce fait, il n’est pas question qu’on l’associe
À un marché qui naît puisqu’il en est parent,
Et puis du concepteur, après, qui s’en soucie ?