Service Minimum Syndical

Service Minimum Syndical

L’avenir est à ceux qui ne sont pas désabusés, prétendait Georges Sorel, théoricien oublié du syndicalisme révolutionnaire et de l’action directe, or désabusés, gens de Gauche et dirigeants syndicaux le sont en face de la détermination de Nicolas Sarkozy à mettre en pratique son programme. En ce qui concerne le service minimum dans les transports publics terrestres, les parlementaires de son camp ne s’y sont pas plus tôt ralliés que déjà on parle de sanctionner leur absentéisme… Le chef de l’État n’aime pas les bras croisés, il le fait savoir. Le service minimum, cette antienne actuellement en débat à l’Assemblée, n’était plus tant une nécessité si l’on en croit ces mêmes élus du peuple dans les recensions de débats antérieurs qui sont relevées dans la presse ces dernières semaines. D’ailleurs, à entendre les dirigeants des entreprises publiques de transport public, la SNCF et la RATP dont les dysfonctionnements sont proverbiaux, le dialogue social aurait bien fonctionné ces dernières années, jusqu’à faire chuter le nombre de jours de grève à 0,4 par agent et par an dans les bus et les métros parisien. Pour les centrales syndicales, les grèves ne concernent plus que 10% des perturbations enregistrées. Pour peu qu’elle soit obsolète et inadaptée, la loi permettra tout de même de ficher les mauvaises têtes et de faire un tri dans les services, une bonne idée qu’il n’est pour l’instant pas question d’étendre à toute la fonction publique, ni à tout le monde ! Chaque chose en son temps. Rappelons-nous simplement qu’un conflit social n’est pas autre chose qu’un conflit, et qu’il se gère comme tel. Georges Sorel écrivait aussi que la grève est un acte de guerre, et l’histoire du mouvement ouvrier en est truffé d’exemples. Or, la guerre ne connaît que la loi du plus fort, la loi du vainqueur. La loi qu’on nous propose ne servira donc pas à grand’ chose, à moins de définir un nouveau rapport de forces, et les syndicats ne s’y sont pas trompés. En déposant un préavis pour mardi 31 juillet, ils ont choisi de passer leur tour, sachant qu’ils n’avaient aucune chance de relancer un mouvement social qu’ils avaient pris en marche en traînant les pieds au printemps 2006, contre le Contrat Première Embauche.

Les syndicats n’ont plus la cote, en confondant
Un avantage acquis avec ceux qu’on opprime,
Le mouvement social se vit dans la déprime
On peut l’astreindre un tant soit peu, et cependant,

Il redevient volcan lorsque au moindre incident,
La voix du peuple, avec les bras croisés, s’exprime
Quand on s’attaque à plus important que la prime :
Tout le monde est surpris de voir son répondant !

Des syndicats, la ruine était-elle impensable ?
Le droit de grève, en fait, est bâti sur du sable,
Sont fautifs aujourd’hui ceux qui l’ont mal brandi.

Ils n’ont pas profité des départs en vacances
Pour avancer le jour de grève au samedi,
Et pourront dès demain tirer les conséquences.

 

CONGRES FO SERVICE MINIMUM