Tour de France : L’Esprit d’Équipe

Tour de France : L'Esprit d'Équipe

Je comprends mieux maintenant ce qu’a pu subir Lance Armstrong pendant sept ans et cela m’incite à l’admirer de plus en plus a déclaré Michael Rasmussen au sommet du col de l’Aubisque à l’issue de la 16ème étape du Tour de France, qu’il a remportée. Bouleversées par le contrôle positif d’Alexandre Vinokourov, annoncé mardi, les six équipes françaises et les deux équipes allemandes, Gerolsteiner et T-Mobile, ont exprimé leur mécontentement avant le départ de la course. Le drapeau s’est abaissé avec 10 minutes de retard, mais les récalcitrants n’ont pas pris part tout de suite à la course, avec la volonté affichée de se désolidariser d’autres coureurs qu’ils estiment entachés par des soupçons de dopage. Le porteur du maillot jaune n’avait pas fait plus de 100 mètres qu’une clameur de désapprobation et des sifflets montait des rangées de spectateurs massés le long des barrières de sécurité. La veille au soir sur France-Info Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports, avait prévenu : on ne peut pas exclure qu’au cours de cette dernière semaine d’autres contrôles se révèlent positifs. En effet, on apprenait mercredi dans l’après-midi que le coureur italien Critian Moreni avait pris de la testostérone avant la 11ème étape, entre Marseille et Montpellier. Le coup est d’autant plus dur qu’il appartient à l’équipe Cofidis, qui cherche à faire amende honorable après une affaire du même type en 1997, en montant en 1ère ligne du combat contre le dopage. L’équipe, par la voix de son manager Éric Boyer, a décidé de se retirer du Tour de France immédiatement. Elle suit donc l’exemple d’Astana, sur laquelle on a fait pression pour obtenir ce départ. Les deux affaires sont pourtant très différentes, dans la mesure où les transfusions sanguines nécessitent une infrastructure logistique, ce que ne requiert pas la prise de testostérone, qu’on peut trouver en comprimés ou dans des compléments alimentaires. Critian Moreni a fait l’aveu de sa faute, qui relevait selon lui d’une défaillance individuelle. Et malgré cela, toute son équipe se retire. Est-ce en signe de solidarité ? Des perquisitions sont en cours.

On ne sait plus ce que veut dire un tel maillot :
Son détenteur est trop suspect pour qu’on l’acclame,
Tant ses progrès ne sont pas sains, à ce qu’on clame
Chut ! Plus un mot… D’ailleurs ici, pas de fayot.

Dans le cyclisme, on fait son job comme un grouillot,
Qu’on lui porte un bidon quand le boss le réclame,
L’important, c’est le nom qu’on porte et sa réclame :
Un bon coureur met son orgueil sur le billot.

Quand le premier d’entre eux est dans le point de mire
C’est tout un peloton courageux qu’on admire,
Et paf ! La sanction tombe aussi sur l’un d’entre eux.

Si le sportif avoue au mieux qu’il est coupable,
C’est que tout le système est vraiment désastreux :
L’équipe a pu montrer ce dont elle est capable.

 

Le point de vue de Marc Madiot sur ce système :