Travailler Plus au Rabais

Travailler Plus au Rabais

Le chef du gouvernement a choisi la dalle d’Argenteuil pour présenter le revenu de solidarité active au public lundi matin, mais pas trop tôt pour ne pas perturber ceux qui l’empruntent pour se rendre au boulot. Lieu symbolique de l’affrontement de Nicolas Sarkozy avec la France de tout en bas qui se débrouille en vivant d’expédients et de petits trafics, François Fillon entend montrer que nul ne sera laissé au bord de la route, en présentant le résultat des cogitations de Martin Hirsch à destination des laissés pour compte. Destiné à terme à remplacer le revenu minimum d’insertion créé par la loi du 1er décembre 1988 et mis en place à partir du 15 décembre de cette même année, le revenu de solidarité active aurait pour vertu de décourager les allocataires à reprendre une activité à cause des effets de seuil, en supprimant les délais de carence en cas d’échec, en améliorant l’accompagnement des personnes concernées, et en groupant les aides sociales diverses en un seul complément de revenu reversé par l’employeur. La mesure existe déjà, puisque le dispositif est ouvert par l’article 142 de la loi de finances 2007, et mis en expérimentation dans les départements de l’Eure et de la Côte d’Or. Toutefois, sa promotion avait été délaissée par le chef du gouvernement précédent, persuadé de résoudre un problème chronique avec des dérogations au contrat de travail. François Fillon est également intéressé par cette mesure qui devrait être mise en place dans 25 départements, puisqu’elle fait suite au revenu minimum d’activité, mis en œuvre par ses soins avec la loi du 18 décembre 2003. Elle permet à un bénéficiaire du RMI de percevoir un complément d’allocation en acceptant un travail, même à temps partiel. Le coût de l’opération serait de 4 à 8 milliards d’€uros par an, soit 2000 €uros par personne.

Le geste a fait son temps dans sa forme initiale,
Tant ses contours ne sont pas très bien définis :
Prendra-t-il corps avec un bon coup de vernis ?
Ce dont on veut, c’est une autre équation sociale.

On fit la charité dans l’action paroissiale,
Ainsi les gens aisés sont aisément bénis,
Et les nécessiteux ne sont pas mieux fournis
Quand les pouvoirs publics font l’aide à tous spéciale.

Or, le progrès n’a pas freiné la pauvreté
Qu’on ne veut toujours pas nommer calamité,
Alors, depuis vingt ans, on y place un cautère.

Donc, on n’entendra pas fuser de quolibets :
Un petit job, c’est mieux que d’être allocataire
Quand bien même il s’agit d’un travail au rabais.

 

Martin Hirsch n’était pas encore au gouvernement :


Ici le détail du revenu de solidarité active.