Démonstration de Force

Démonstration de Force

Surprise au milieu du défilé du 14 juillet : gardes autrichiens, hongrois, soldats anglais, cadets estoniens, hussards néerlandais se mêlent au cortège militaire, tout comme en 1815 où les armées alliées occupaient la capitale et demandaient à boire aux populations médusées, en leur criant bistro ! C’est une idée que Nicolas Sarkozy a fait naître au dernier sommet du G8 : le 14 juillet, j’inviterai un détachement militaire de chacun des 26 pays de l’Union européenne à défiler sur les Champs-Élysées, ce sera un beau symbole… C’est aussi un tour de force, car les traditions militaires de tous ces pays font marcher leurs unités à des pas différents. Déjà au sein de l’armée française, la Légion étrangère se distingue du reste de la troupe qui marche à 115 pas/minute, par sa cadence imperturbable de 88 pas/minute, héritée de la Garde impériale. Cette particularité lui vaut de clore immanquablement tous les défilés auxquels elle participe. Les préparatifs ont dû être menés tambour battant, depuis le 25 juin à Satory et à Villacoublay, à côté de Versailles, sous la houlette du lieutenant-colonel Brehier. Pour ne pas heurter les sensibilités, la délégation allemande ne foule pour autant pas les pavés parisiens, puisqu’elle s’intègre au cortège héliporté. On remarquera le détachement de la Garde nationale bulgare, issue du régiment de cavalerie du prince Alexandre Ier de Batenberg, la Garde royale suédoise, fondée en 1521, le 1er régiment de Grenadiers de Sardaigne, corps d’élite italien qui opère sur le front anti-terroriste, le bataillon d’Honneur des Forces armées hongroises, dont l’histoire remonte à 1741. Ce cortège chamarré est placé sous le commandement du lieutenant Gomes, du régiment des Lanciers portugais.

On ne les voit qu’un jour par an, on leur fait fête,
Tant ils nous ont dans le passé brisé les noix
À ne venir chez nous montrer leurs frais minois,
Devant l’usine ou les corons : justice est faite !

Pendant le défilé, la foule est stupéfaite
À voir ces cuirs tannés blanchis sous le harnois
Marcher d’un pas serein sous le chapeau chinois ;
À présent qu’ils sont loin, la troupe est satisfaite.

Au temps où il fallait occuper le terrain,
On les envoyait tous au son du tambourin,
Les Landwehrs, les Uhlans marcher sur nos brisées.

Si ce matin, vingt-six régiments de partout
Vont marcher avec eux sur les Champs Élysées,
C’est forcément la marque au fer d’un touche-à-tout !