FRANCOIS MITTERRAND… UN HOMME ETONNANT !

FRANCOIS MITTERRAND… UN HOMME ETONNANT !

Mercredi 11 juillet celles et ceux qui ont pu regarder le magazine “Un jour/un destin” sur France 2 à 23h10, intitulée "François Mitterrand, secrets de famille", se sont régalés devant l’ambiguïté et la complexité du personnage.

A chaque reportage, nous en apprenons davantage sur ce mystérieux bonhomme qui gouverna la France pendant deux septennats.

Nul n’est besoin d’être socialiste ou forcément “mitterrandien”pour apprécier cet homme à l’intelligence brillante, au regard inquisiteur, au visage emprunt d’une certaine noblesse, au pouvoir de séduction incontestable et à l’âme mystique.

En dehors de toute considération politique, comment ne pas avoir une certaine admiration ainsi qu’une grande tendresse pour cet homme fascinant qui n’a peut-être pas fini de nous surprendre, grâce aux pouvoirs de l’esprit qu’il évoquait les derniers temps d’avant sa mort, en présentant ses derniers vœux à ses compatriotes. Mitterrand ne nous a pas vraiment quitté, puisqu’on écrit sa vie et qu’on parle encore de lui. Nous ne restons vivants que dans le souvenir des autres.

En 1981 Mitterrand était une sorte d’espoir et depuis qu’il est parti le socialisme est devenu inintéressant, fade et plat parce qu’il a perdu toute la dimension qu’il avait su lui donner... celle des “Grands Hommes”.

Aucun socialiste, à l’heure qu’il est, n’a le charisme de François Mitterrand qui était détesté autant qu’adulé mais sans jamais laisser ses semblables indifférents.

Avec lui, le peuple de gauche avait envie de tout révolutionner, de tout transformer. Lui seul a su apporter ce changement, avec la volonté de bouter Valéry Giscard d’Estaing. Il représentait le sang neuf, l’oxygène… et sur les visages de la “génération Mitterrand” soufflait enfin l’air de la liberté de cette nouvelle ère.

Avec “Tonton” tombaient tous les tabous, tous les interdits et enfin la vie humaine allait être respectée, grâce à l’abolition de la peine de mort voulu par lui et merveilleusement plaidée par ce grand Avocat qu’était Robert Badinter, son ami… cette sentence qui nous rangeait aux rangs des barbares de la planète. Quel être humain peut prétendre tuer au nom de la Justice ou de la vengeance sanguinaire et combien d’exécutions ont été de grandes erreurs judiciaires. N’y-a-t-il pas de plus grande punition que de laisser un tueur en vie, face à sa conscience !?

Le portrait de François Mitterrand, évoqué par ses enfants Gilbert, Jean-Christophe et Mazarine, est étonnant en même temps qu’attendrissant. Cette double vie superbement orchestrée, en même temps que cloisonnée, est d’une richesse incroyable. Quelle courage face à cette souffrance avilissante dans ce dur combat éprouvant contre la maladie qui rongeait tout sur son passage et qui portait atteinte à sa superbe. Mais François Mitterrand avait déjà programmé son arrêt de vie, avant que son cerveau ne bascule dans l’inconscience.

Dans ce documentaire, on découvre un homme plein de mystères. Cet amour pour sa fille Mazarine était tellement admiratif et fusionnel. Quel fantastique témoignage, plein de pudeur, que celui de sa lignée.

De quoi nous faire oublier tout ce qui lui a été toujours reproché parce qu’il n’était qu’un homme avec ses forces et ses faiblesses. Qui peut se dire qu’il n’a pas, un jour, été comme lui. Quel être humain est assez pur pour lui lancer la pierre. Qui n’a pas douté, ne s’est jamais remis en question, n’a pas changé cent fois d’idées ou d’idéologie. Il était un peu comme nous et nous sommes sûrement un peu comme lui, sans avoir la franchise de nous l’avouer. Pendant que nous critiquons nos semblables, nous ne pensons pas à ce que nous sommes vraiment… des êtres imparfaits en lesquels il y a un germe de perfection. Mitterrand était ce miroir qui nous renvoyait notre propre image.

François Mitterrand est entré dans l’Histoire à tout jamais et restera un mystère encore longtemps étudié.