Laissez Parler les P’tits Papiers

Laissez Parler les P'tits Papiers

Un agent secret complètement idiot, un directeur de société parano, deux ministres à couteaux tirés, une liste de noms bidons que deux ronds de cuir en robe ont à charge de décoder… Le feuilleton de l’été 2006 entame sa deuxième saison, pour le plus grand plaisir des journalistes, parce qu’en fin de compte, c’est tellement tiré par les cheveux que le grand public a du mal à s’y faire. Personnellement, j’attends que Frédéric Vignale ait terminé son premier long-métrage pour lui présenter sur cette affaire un scénario plus accessible aux lecteurs du journal Le MAGue. En attendant que notre idole se libère, je me permets de vous faire une piqûre de rappel pour vous éviter de passer pour des nazes dans les dîners en ville. Une expertise judiciaire a révélé le détail des notes que le général Rondot, travaillant sous les ordres du ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a prises au cours de ses entretiens avec Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, puis de l’Intérieur. Elles accablent le clan chiraquien, et plus particulièrement l’âme damnée du président en exercice. Celui qui promettait en 1995 de sodomiser les balladuriens avec du gravier a eu vent par Jean-Louis Gergorin, alors directeur à la sécurité d’EADS, de mystérieux bénéficiaires des commissions occultes versées pour la vente de frégates ultra-modernes à Taïwan. Parmi ceux-ci, apparaissent les noms patronymiques de son pire ennemi, qui vient de mettre la main sur l’UMP. À l’époque, il était l’un des poulains de Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur. La lessiveuse, par laquelle aurait transité l’argent sale est une chambre de compensation dont le journaliste Denis Robert a analysé le fonctionnement et la clientèle dans plusieurs livres à scandale. Et c’est aussi grâce à Denis Robert que le listing nominatif est apparu. Pas de chance pour ce dernier, il est passé dans les mains d’un personnage interlope, Imad Lahoud, qui travaillait pour Jean-Louis Gergorin. Tout ce petit monde est actuellement mis en examen, sans qu’on lui demande quoi que ce soit. Je ne parle pas des premiers rôles, que la basse justice a du mal à atteindre, mais le piège se resserre. En plus, la roue a tourné un certain soir de mai 2007… Sale coup pour le clan Chirac !

Aujourd’hui, quoi qu’on fasse, on est sous surveillance,
Tout le long du chemin l’inventaire est en cours ;
Ne jetez plus les mots d’amour, car vos discours
Seront repris plus tard, mais avec malveillance…

Présomption d’innocence ? On sent la défaillance,
Alors n’attendez plus du doute aucun concours,
Sous la fumée a lui le feu, vite : au secours !
La police est bientôt aux mains de la voyance.

Aussi, n’ont-ils pas dit aux gens sur tous les tons,
Si vous saviez ce qu’il en est, là nous sautons !
Je te tiens, tu me tiens aussi par la barbiche…

Mais qui aurait le cran de se battre au fleuret ?
À tour de rôle, il vaut mieux prendre un œil de biche,
Ça nous détend quand l’arbre a caché la forêt…

 

Envoyé Spécial chez Clearstream