Sarkozy fait Cavalier Seul

Sarkozy fait Cavalier Seul

Lundi, Nicolas Sarkozy a préféré se présenter en personne devant le collège des ministres des Finances de la zone €uro, pour leur présenter les effets du paquet fiscal, en particulier en ce qui concerne une stabilité budgétaire déjà bien entamée, malgré la promesse de Dominique de Villepin en avril, juste avant son élection. Son intention est de reporter l’échéance de 2010 du pacte de stabilité à deux ans plus tard, ce qui a provoqué une vive désapprobation de la part des partenaires européens : je ne pense pas que ce soit bien, a déclaré le ministre autrichien. On ne peut s’imaginer reporter sans cesse des objectifs budgétaires a renchéri le grand argentier belge. Il a également plaidé pour remettre l’indépendance de la banque centrale en question, afin de mettre un terme à l’€uro fort, ce à quoi le ministre allemand a répondu : je ne suis pas préoccupé par un €uro fort, j’adore l’€uro fort. Restait un accord sur la candidature de Dominique Strauss-Kahn au Fonds Monétaire International, et ce fut le seul point d’agrément de la réunion. Toutefois, la présence du président français aux côtés de Christine Lagarde, a été appréciée, comme le fut celle de Silvio Berlusconi en 2005. S’il s’est fait remonter les bretelles, son statut et son bagout n’ont pas été de trop pour faire passer la pilule. Nul doute que l’interventionnisme du chef de l’État français demeure un atout qu’il ne se lasse pas de faire valoir. Mardi, Nicolas Sarkozy rendra visite au président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika dans sa résidence de Zéralda, puis au chef d’État tunisien Ben Ali au Palais de Carthage, pour faire valoir son idée d’union méditerranéenne, une idée dont il est pour le moment le seul promoteur, et dont le but est notamment de tenir la Turquie éloignée de l’Europe. Il a eu l’occasion de dire, à plusieurs reprises, qu’en tournant le dos à la Méditerranée, l’Europe ne tourne pas le dos à son passé mais plutôt à son avenir. Le projet d’union méditerranéenne qu’il a proposée pendant la campagne vise à faire de la Méditerranée un espace de solidarité et de coopération dont les piliers seraient la lutte contre l’insécurité, le développement durable, l’intégration énergétique, le co-développement et la gestion concertée de l’immigration. Si le projet a eu des échos favorables aussi en Égypte, en Libye, au Maroc, il est encore à l’ébauche, et ne répond pour l’heure à aucune attente précise.

On sait qu’il aime à faire à fond la course en tête
Lâchant tous ceux qui sont dans l’attente, en repli,
Pour mettre après les gens sur le fait accompli
Car l’homme en fait, à sa façon, c’est un esthète !

S’il avance à grands pas partout, c’est qu’il s’entête,
Tous les jours sur la brèche et l’agenda rempli,
Devant sur tous les fronts, ça ne fait pas un pli,
Comme il ne fait plus face à l’infâme épithète…

Pourquoi ? La haine aussi, au fil des jours s’éteint
Sa vision de la France a-t-elle un peu déteint ?
Non pas, mais il est seul à offrir une issue.

Allez, qu’importe au fond, le futur qu’il nous fait,
On lui sait gré dans tous les cas, pourvu qu’il sue,
C’est vrai, la politique est un art imparfait…