Créons ensemble la politique du 3e millénaire !

Il ne faut pas être un éminent politologue, un grand philologue ou un talentueux psychiatre pour décrypter le malaise actuel qui plombe nos sociétés occidentales, et qui nuisent grandement à nos rapports avec le reste du monde. Le XXème siècle est bel est bien mort, il faut s’en faire une raison ! Donc oublier aussi les notions de capitalisme et de communisme. Pour faire court : ni droite ni gauche.

Nous voici donc une nouvelle fois à la croisée des chemins. A notre gauche la voie pavée de bonnes intentions mais qui suinte l’hypocrisie et la lâcheté, un chemin rocailleux qu’une dame élégante piétine dans une long drap vertueux dans lequel elle s’est enroulée, voire étouffée. Drap qui devint très vite le linceul de la petite vertu.

A notre droite s’ouvre vers le ciel une allée marbrée bordée d’arbres centenaires qu’un mince filet d’eau dérange de son chuchotement léger. Quelques dandys se pavanent en parlant à leur minuscule ordinateur-téléphone-caméra numérique, et des voitures glissent en silence vers leur destin. Quelques pièces d’or s’échappent des poches trop pleine.

Devant nous, le désert aride qui protège les vergers luxuriants qui nous tendent les bras. Mais pour jouir de ces fruits délicieux, il faut traverser la mer de sable.
Qui osera ?

Voilà schématisé grossièrement l’équation : soit nous continuons nos pitreries, soit nous réagissons. Soit nous adhérons à tes thèses éculées, soit nous innovons. Soit nous regardons derrière nous, soit nous affrontons l’avenir.

Il convient d’être honnête : nous n’avons rien à regretter, loin s’en faut ! Nous sortons d’un duel à mort entre USA et URSS, qui, par ses dérives, engendra les Sentiers Lumineux (Pérou, 69 000 morts), Khmers rouges (Cambodge, + 1 million de morts), etc opposés aux bataillons paramilitaires du Chili, de l’Iran, etc. Résultat : des millions de morts innocents. Nous avons vécu dans le climat « normal » d’une lutte à mort de deux idéologies inutiles à l’Homme. Il serait temps de nous réveiller et de comprendre que l’avenir de l’Homme ne peut se résumer en un dogme, qu’il soit religieux, économique, ethnique ou culturel.

La mondialisation nous est présentée une nouvelle fois comme le spectre du vampire capitaliste, auquel s’oppose en toute logique son pendant brutal et anarchiste. Quelle ironie. Alors que s’ouvre les champs de communication, que les distances s’abolissent que voyons-nous ? Le dialogue qui disparaît au profit d’un réflexe identitaire et/ou économique.

L’ouvraison qui nous sauvera de notre petite vie égoïste ne se fera qu’avec l’affirmation réelle de nous prendre en main. J’entends une prise de conscience collective qui fera que l’homme, alors libéré de ses repères macro-économiques, comprendra l’interaction qu’il a à jouer, même au plus bas niveau social, et ainsi il comprendra que sa vie ne se limite pas à l’espace clos de son petit intérieur, mais à l’universalité de la société. En un mot : il changera de mentalité.

L’homme du XXIème siècle devra enfin réaliser qu’il ne peut indéfiniment se laisser porter par la vague du confort, et se vautrer dans l’assistanat que lui confère son statut d’occidental. Il aura alors à cœur de participer à une action collective - tout en permettant la performance individuelle - qui saura s’avérer utile au plus grand nombre. De prédateur, notre homme nouveau devra se laisser aller à la compassion et au partage, car la règle numéro un de notre planète est et sera toujours la règle du nombre. Afin d’éviter qu’un jour des prêcheurs fous ne décident d’envoyer des hordes de gueux envahir pacifiquement l’Occident pour enfin pouvoir se nourrir, il convient de travailler, en premier lieu, à ce que ces peuples recouvrent leur dignité dans le simple acte journalier de la consommation de deux repas. Ce qui n’est pas monnaie courante pour les deux tiers de la planète.

Une telle prise de conscience n’est malheureusement pas pour aujourd’hui, ni pour demain. On le regrettera, tout comme on regrettera que les maîtres de la religion ne se préoccupent pas un peu plus du bien-être de leurs fidèles au lieu de se chercher querelle à tous les coins de rue.
Mais le troisième millénaire ne fait que commencer ; l’étincelle d’espoir peut briller dans nos consciences et n’éclore que dans quelques siècles … mais étrangement, je n’y crois pas …

Fasse qu’un jour quelqu’un - ou quelqu’une - me donne tort.