Pour Sarkozy, La Fin justifie les Moyens

Pour Sarkozy, La Fin justifie les Moyens

Nicolas Sarkozy, en butte à la fronde menée par Arlette Grosskost qui lui reproche l’intégration de Jean-Marie Bockel à l’équipe gouvernementale, a profité de son déplacement à Strasbourg pour réitérer ses engagements en ce qui concerne l’ouverture et le mini-traité dont il a assuré le service après-vente au cours d’une réunion publique au Palais des Congrès devant 2000 personnes. Selon lui, le traité simplifié sur lequel les 27 pays de l’Union se sont mis d’accord à Bruxelles le 23 juin dernier, ne marque pas du tout un recul de l’esprit européen mais témoigne au contraire du renouveau de l’esprit européen. Il le voit comme un moyen par lequel il sera susceptible de mettre un projet politique en œuvre en concertation avec ses 26 partenaires, dans le but de relancer la construction européenne. Le chef de l’État prétend que c’est la crise de l’esprit européen qui a provoqué les "non" français et néerlandais et qui aurait sans doute provoqué d’autres "non" dans d’autres pays européens si ceux-ci avaient organisé un référendum, une situation permise par l’esprit technocratique des fonctionnaires de Bruxelles, et il a voulu assurer l’assistance de sa volonté de continuer à agir en homme politique plutôt qu’en expert. Il a réaffirmé sa foi dans le dessein des pères fondateurs de l’idée européenne et en a appelé à la renaissance de l’idéal européen.

L’idée avait d’abord provoqué l’embarras,
Puis elle a prévalu comme une échappatoire ;
Mais cette obstination est aussi méritoire,
Tant la pierre a perdu plus d’un de ses carats.

Si pour beaucoup de gens c’est un bon débarras
D’avoir ainsi un pacte et ça conclut l’histoire,
Pas pour cet homme, et il le dit à l’auditoire :
De la sorte, un dessein n’aura plus l’air à ras.

Plutôt que d’assouvir des ambitions restreintes
En se bridant avec un réseau de contraintes
Dont l’effet revient à verser dans le ravin,

Il vaut mieux que les gens qui font des sacrifices
N’aient pas le sentiment d’en consentir en vain
Pour apporter leur pierre à de grands édifices.

 


Lire le discours du président de la République à Strasbourg.