Lui, il peut déjà travailler plus

Lui, il peut déjà travailler plus

Il l’a choisi pour nous, on l’a choisi pour tous, et à Lyon comme à l’Élysée, lui aussi veut bien travailler plus. Le candidat Sarkozy ne donne pas l’impression de savoir qu’il a gagné le gros lot le 6 mai, et revient dès que son agenda le lui permet nous livrer les secrets de sa martingale : pendant cinq ans, je continuerai à aller sur le terrain, pour donner, psychologiquement, de l’énergie et de la confiance. En déplacement vendredi dans la ville de Dominique Perben, et surtout de Gérard Collomb, le Président a ressassé ses slogans de campagne avec les salariés de Fontanel, une entreprise de bâtiment, puis de Varioptic, un fabricant de lentilles liquides : le travail doit être respecté et récompensé, cela va créer un choc de confiance. De fait, l’indicateur résumé de l’opinion des ménages en données corrigées des variations saisonnières progresse de deux points et s’établit à -12 en juin après -14 en mai où il avait gagné six points et le chômage a subi un nouveau recul pour s’établir à 8,1% de la population active au mois de mai, un niveau qui nous ramène au début des années 80’. Pour autant, la croissance n’est pas encore au rendez-vous : l’Insee a confirmé vendredi une progression du PIB limitée à 0,5% au premier trimestre, un rythme qui devra s’accélérer dans les prochains mois pour répondre aux ambitions du gouvernement. Or, même si le rythme s’accélère légèrement, comme le prévoit l’Insee, la croissance annuelle ne dépassera pas 2,1% en 2007 alors que François Fillon prévoyait encore, peu après sa nomination à Matignon, 2,25% à 2,5%. Pour Christine Lagarde, tous les moyens sont bons pour aller chercher ce point de croissance en plus. C’est l’objectif du paquet fiscal qui sera présenté mardi 10 juillet à l’Assemblée nationale. Pendant ce temps, la dette publique de la France a augmenté de 33,7 milliards d’euros au premier trimestre 2007 pour atteindre 1.175,9 milliards d’euros soit environ 65% du PIB contre 1.142,2 milliards et 63,7% du PIB à fin décembre, selon les données publiées par l’Insee. La dette de l’État a progressé de 31,1 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année et celle des organismes de sécurité sociale de 7,6 milliards. Au moins de ce côté, il y a du pain sur la planche !

C’est bien sûr l’objectif de son paquet fiscal :
On veut aller chercher un point supplémentaire,
Mais le ressort de la croissance est un mystère
Autour de la planète et au niveau local…

Pour l’instant, le rebond est surtout lexical :
Si le leader y croit, il ne va pas se taire
De sitôt ! Il se fait tout autant pamphlétaire
Que lorsqu’on dénonçait l’agité du bocal…

Il la ramène, il se démène, il se surmène
Pour nous montrer du doigt là où il nous emmène,
Au moins, il n’aura pas laissé tomber les gens.

Au fond, pour le moment c’est l’État qui régale :
On a laissé filer la dette et ses agents
Sans qu’on soit sûr de tous toucher la martingale !