Tony Blair part en Retraite Anticipée

Tony Blair part en Retraite Anticipée

Tony Blair remet les clefs du 10, Downing Street avec un état des lieux qui laisserait bien des chefs d’États rêveurs, qu’ils soient ou non en fonction. Pendant sa campagne, Nicolas Sarkozy n’avait pas meilleur argument pour fustiger son adversaire socialiste que de rendre hommage à 10 ans d’action gouvernementale du chef de file travailliste. Tout n’est pas rose en Angleterre, et loin s’en faut, mais il faut s’incliner devant la réussite économique d’un pays qui a su composer avec la mondialisation, tout en renouant avec l’investissement public après 18 ans de politique ultra-libérale. Son successeur Gordon Brown a d’ailleurs du pain sur la planche, car la prospérité britannique est fragile et sujette au moindre soubresaut boursier, tandis que les services publics demeurent en-deçà de ce qu’une nation moderne pourrait attendre. Des îlots de pauvreté, nombreux, subsistent, et la cohésion sociale est au bord de l’implosion, tant la société reste fragmentée. Tony Blair passe la main certes, poussé vers la sortie par son brillant second, mais les travaillistes la conservent. Et s’il s’en va, ce n’est pas par la petite porte et la queue basse, puisqu’il a selon toute vraisemblance accepté une mission diplomatique au Proche-Orient pour le Quartette. C’est peut-être l’occasion pour lui de réparer les pots cassés en Irak.

Pragmatique et subtil sont des mots outrageants
Chez nous : on tient au dogme et pire, il les remplace
Dans sa rigueur pour faire avec foi du surplace…
Les cœurs anglo-saxons sont bien plus négligents.

Les points de vue ont pu être assez divergents
Sur l’homme aussi : s’il ne part pas, il se déplace,
Et ce n’est pas contraint qu’il va céder sa place,
Il n’a rien fait, mais il a fait rêver les gens.

S’il a mis en avant cet esprit d’entreprise,
C’est qu’il savait n’avoir sur tout pas toujours prise
Mais le génie humain a sa part chez chacun.

Quand son bagout d’enfer n’a pas vaincu leur ire,
Rival et concurrents un jour, n’ont plus fait qu’un :
Alors, peut-on toujours gagner sur un sourire ?