Qui peut imaginer une sortie de crise en Palestine ? Les milices du Hamas ont pris le contrôle de la bande de Gaza après 6 jours de combats qui ont fait 110 morts. Ce qui s’est passé aujourd’hui au quartier général de la Force de sécurité préventive, c’est la deuxième libération de la bande de Gaza, a déclaré un responsable islamiste, en faisant allusion au retrait du territoire organisé par Ariel Sharon en 2005. Mais cette fois-ci, Gaza a été libéré de la horde des collaborateurs, a-t-il ajouté à propos des membres du Fatah. Le Hamas est populaire dans cette zone, où il a su développer des réseaux d’assistance et d’entraide avec le soutien discret des Frères musulmans d’Égypte, à l’inverse de la Cisjordanie où le Fatah a réussi à conserver son influence. Forcément, des actions de représailles y ont été perpétrées, des membres du Hamas ont été arrêtés à Jénine et à Naplouse, et des locaux du Hamas ont été saccagés. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a dissous dans la soirée le cabinet d’union nationale, un gouvernement qui a été formé en février dernier à grand’ peine grâce aux pressions de l’Arabie Saoudite. Les islamistes, malgré la majorité dont ils disposent au parlement, n’ont jamais réussi à former un exécutif durable à cause de l’hostilité qu’ils inspirent à l’État d’Israël et à la communauté internationale, qui ont conservé la haute main sur l’économie de la région. Leur poids politique s’en est trouvé battu en brèche par le Fatah qui, miné par la corruption, n’est pas plus en mesure d’assumer la réalité du pouvoir. À Gaza, les activistes du Hamas ont élaboré une liste d’adversaires à éliminer et la chasse aux sorcières a commencé, faisant déjà plusieurs victimes. Le territoire palestinien apparaît plus que jamais politiquement divisé en deux, comme il l’est géographiquement, et demeure ingouvernable.