Quel est l’intérêt de la campagne pour les élections législatives ? Choisir les représentants du peuple, afin qu’ils assument les fonctions du corps législatif, nous indique la constitution. Leur rôle est avant tout national, en dépit de la proximité avec les citoyens que leur réservent les circonscriptions dont ils sont théoriquement issus. Car les lois, pour autant qu’elles trouvent leur justification dans les réalités locales, s’appliquent à tous, à la nation tout entière. Les thèmes de campagne ont donc été le duplicata des arguments du candidat Sarkozy avant le 6 mai, un exposé détaillé du programme de l’UMP… Les électeurs qui ont boudé les urnes dimanche ne s’y sont pas trompés, tandis que votre serviteur déploie des trésors d’invention pour donner un aspect de nouveauté aux débats qui sont lancés ces dernières semaines. La question de la TVA sociale ou anti-délocalisations si on préfère la définition du Premier ministre, a néanmoins fourni au Parti socialiste l’occasion de se reprendre quelques couleurs, à défaut de se refaire une santé. Laurent Fabius, puis Ségolène Royal sont montés au créneau pour mettre en garde le gouvernement sur une hausse envisageable de la TVA, et on prévoit un bandeau sur les panneaux d’affichage pour avertir le public de la future augmentation de la fiscalité. Mais las ! Piloté par Jean-Louis Borloo, le projet bénéficiera des lumières de l’ancien Monsieur Économie du PS, Éric Besson, qui alimente déjà la polémique : que le PS ne dise pas qu’il ne s’est pas interrogé sur le sujet, puisque c’était moi qui portais ces questions, et de détailler sur l’antenne de BFM les réflexions qu’il a menées à l’automne dernier pour le compte de la candidate socialiste. On peut disposer des orateurs les plus talentueux, les plus subtils, rien ne vaut l’arme enlevée à l’ennemi ! Si les Turcs avaient percé le secret du feu grégeois, l’histoire du monde en eût été complètement différente… Il est plus qu’urgent Rue de Solferino de relire Le Maure de Venise.