L’AFP ayant samedi fait état d’un rapport de l’Institut national des hautes études de sécurité, un établissement public placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, politiques et media se sont fait les gorges chaudes au sujet de la situation dégradée des banlieues, où la police est en état de suractivité permanente, sans parvenir pour autant à corriger un climat d’insécurité permanente en Seine-Saint-Denis. Le problème est que ce rapport a été mis au point à la fin de l’année dernière et il est resté dans les tiroirs du ministère sans avoir été rendu public. On se souvient qu’à ce moment-là s’étalait déjà dans la presse une controverse à propos de l’affaire du transformateur de Clichy-sous-Bois, suite aux comptes-rendus d’enquête de l’Inspection de la Police nationale… Pas sûr que ce rapport nous ait révélé quoi que ce soit que nous ne sachions déjà, ça fait 25 ans que des quartiers sont au bord de l’implosion, et qu’on feint de regarder à côté. Pour Jean-Christophe Lagarde, député-maire de Drancy, il faut déghettoïser, mais si la police de proximité, c’est la police qui dit bonjour aux commerçants toute la journée, ça ne sert à rien. Pour l’ancien ministre et tout récent président du Conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, la responsabilité en incombe aux municipalités communistes, qui pour avoir concentré toute la misère sur les mêmes quartiers, dans les mêmes villes, est une erreur absolue. Son homologue de Seine-Saint-Denis, le communiste Hervé Bramy, ne s’en est pas laissé conter : il est facile pour M. Devedjian, président du Conseil général le plus riche de France, de nous critiquer. Finalement, le nouveau ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a réuni d’urgence les responsables de la police du 93 pour se faire une religion. Elle a sans doute oublié qu’en novembre 2005, le chef de l’État avait failli faire appel à ses troupes pour établir un couvre-feu. Finalement, elle n’a pas eu à s’intéresser à un dossier qu’elle découvre maintenant.