La Vague Bleue à l’Horizon

La Vague Bleue à l'Horizon

La Polynésie française a voté avec une semaine d’avance sur la métropole pour des questions de logistique, le corps électoral des 2 circonscriptions étant dispersé dans 118 îles éparpillées sur un territoire vaste comme l’Europe. Si les autonomistes soutenus par l’UMP et les indépendantistes, proches du PS, sont en ballottage pour la 1ère fois depuis 1993, il ne faut pas en tirer d’extrapolation hâtive quant au résultat global des législatives. Pour autant, la majorité présidentielle a recueilli 41,5% des suffrages, tout comme le prévoit sur l’ensemble du territoire le sondage commandé par le Journal du dimanche et publié le 3 juin. Jean-Pierre Raffarin a émit des réserves sur la vague bleue qu’on pense voir déferler sur les bancs de l’Assemblée : cette victoire n’a rien de démesuré et en tous cas j’invite tout le monde à être très prudent, a-t-il répondu au micro de RTL, à l’évocation des 420 à 460 sièges attribués à l’UMP selon les projections. Idem Pour Olivier Besançenot, qui se refuse à entériner un échec programmé sur les écrans dominicaux de Canal+ : il y a une petite musique à gauche qui me gonfle un petit peu, qui consiste à dire que comme Sarkozy a eu 53% des suffrages, il est légitime donc on ne peut plus rien faire. Fort de ses 4,08% obtenus le 22 avril, ce qui le place en tête des candidats antilibéraux, il veut rassembler les militants, syndicalistes inorganisés dans les usines et les cités et qui se sentent orphelins d’un nouveau parti qui serait anticapitaliste, indépendant du système institutionnel actuel et qui voudrait encore changer la société, une antienne qui a fait florès après le référendum du 29 mai 2005 pour échouer piteusement à la veille de la campagne présidentielle. Est-il capable de faire aujourd’hui ce qu’il n’a pas su faire hier ? Les dissensions au sein de l’extrême-gauche apparaissent pour le moins pathologiques, sinon génétiques… Par ailleurs, il prévoit que le Parti socialiste va vouloir faire, un peu sur le modèle italien, un grand parti de gauche avec ses anciens partenaires gouvernementaux, les Verts et le Parti communiste, tout en tendant la main à Bayrou. Est-ce envisageable ? Romano Prodi lui-même ne s’est pas montré pour l’instant très confiant sur ses capacités de rassemblement. Quid novi sub sole ?

Une vague ou peut-être un vrai raz-de-marée
Nous prédit-on dès lors pour le prochain scrutin !
Un succès pour la droite est désormais certain,
Tant ses rivaux sont tous restés dans la purée.

Tant pis pour eux s’ils sont tout près de la curée,
En fin de compte, ils ont mérité ce destin,
Mais qui va se pencher sur le menu fretin ?
La dépendance, ainsi, s’inscrit dans la durée.

On risque aussi de voir un rouleau compresseur
Foncer sans frein pendant cinq ans, sans un censeur,
Le chef d’État l’a dit : il tiendra ses promesses.

Mais faut-il pour autant faire un nouveau parti ?
Depuis longtemps, on ne croit plus à ses grand-messes
Tant qu’il n’est pas apte à siffler de penalty.