Pas très en phase avec Angela Merkel, avec qui la France a trouvé une autre pomme de discorde avec Airbus, Nicolas Sarkozy a trouvé chez José Luis Zapatero un meilleur soutien pour son projet de traité simplifié. L’important, c’est la substance du traité ; pour permettre de la conserver, nous sommes prêts à faire des sacrifices sur la forme… Les traités sont des instruments, l’important, c’est le contenu, avait déjà laissé entendre Alberto Navarro, secrétaire d’Etat espagnol à l’Union européenne, en recevant mercredi le Premier ministre néerlandais. Fait surprenant, c’est le dossier de l’immigration qui a rapproché les dirigeants espagnols et français. On se souvient que Nicolas Sarkozy avait été très critique envers la décision de José Luis Zapatero de régulariser 600.000 travailleurs clandestins en 2005 de manière unilatérale. Il estimait que la mesure avait déclenché un effet d’appel vers tous les pays de la zone Schengen. Aujourd’hui, la position espagnole a évolué, comme l’atteste la déclaration que le chef du gouvernement ibérique a fait à la presse à l’issue de sa rencontre à Madrid avec le président français : ce qu’il faut, c’est avoir des instruments communs, partagés, en matière d’immigration. Il est avéré que la régularisation massive n’a pas réglé le problème de l’immigration clandestine, et un afflux de travailleurs migrants est redouté avec l’été. En l’occurrence, les moyens d’une politique commune et concertée se situent dans l’élaboration de règles collectives entre les acteurs de l’espace Schengen. C’est quand même mieux d’avoir la même politique d’immigration, c’est ça qu’on essaie de faire ; c’est la raison pour laquelle on souhaite la réforme des institutions, pour que la politique d’immigration ne soit plus conditionnée par l’unanimité mais par la majorité, a déclaré à son tour Nicolas Sarkozy.