Julian Schnabel rend Jean-Dominique Bauby Immortel

Julian Schnabel rend Jean-Dominique Bauby Immortel

C’est bien plus qu’un film c’est une oeuvre d’Art. Il fallait tout le talent d’un peintre, d’un plasticien, d’un cinéaste et d’un homme pour que Julian Schnabel mette en scène, en images et en sons le destin tragique de Jean-Dominique Bauby, l’épicurien noceur, dragueur et amoureux de la vie devenu prisonnier de son corps après un terrible accident cardio vasculaire. Lorsqu’un playboy insouciant devient "un légume" en quelques minutes.
"Le Scaphandre et le papillon" est une réussite totale, tant au niveau formel que sur le fond. Mathieu Almaric confirme tout le bien qu’on pensait de lui en une performance remarquable d’acteur, un investissement inouï au service de son personnage. Le reste n’est que beauté et poésie, ironie, cynisme et force communicative.
A noter également la présence exceptionnelle de l’immense Max von Sydow et Jean-Pierre Cassel au générique à côté des plus jolies femmes du moment.

Grand film, bel oeil (delui de Almaric/Bauby et de celui de Schnabel), distribution aux petits oignons, casting beau et sensuel, "Le Scaphandre et le papillon" offre un regard sans concession sur la maladie, la mort, l’amour, le bien, le mal, et les cruautés de la destinée.

Le 8 décembre 1995, un accident cardiaque brutal a plongé Jean-Dominique Bauby, journaliste et Redcateur en chef de "ELLE" et père de deux enfants, dans un coma profond. Quand il en sortit, toutes ses fonctions motrices étaient détériorées. Atteint de ce que la médecine appelle le "locked-in syndrome", il ne pouvait plus bouger, parler ni même respirer sans assistance.

Dans ce corps inerte, seul un oeil bouge. Cet oeil, devient son lien avec le monde, avec les autres, avec la vie. Il cligne une fois pour dire "oui", deux fois pour dire "non". Avec son oeil, il arrête l’attention de son visiteur sur les lettres de l’alphabet qu’on lui dicte et forme des mots, des phrases, des pages entières...

Avec son oeil, il écrit ce livre, "Le Scaphandre et le papillon", dont chaque matin pendant des semaines, il a mémorisé les phrases avant de les dicter...
Le livre était formidablement intéressant mais le film est un chef d’oeuvre d’intelligence, de dosage, de référentiel, une magnifique variation sur ce magnifique scénario perpétuel qu’est la vie vraie.
Hasards ou coïncidences d’un logique implaquable, trois membres du film ou de son entourage sont parti pendant sa fabrication, Jean-Pierre Cassel, Ferdinand Chesnais et le père de Schnabel.
La vie n’est pas perenne mais l’Art est immortel !!

A voir absolument pour la beauté du regard porté, pour la spendeur des femmes de ce film et pour la force symbolique de l’ensemble. Un film qui a déjà gagné tous les Prix du coeur de Cinéma bien avant les résultats du Palmarès de Cannes.

Mathieu Almaric et Marie-Josée Croze sont vraiment les acteurs les plus réjouissants du cinéma français !!