Fort de l’énorme succès du concert anniversaire des vingt ans donné dans les jardins de l’Hôtel de ville du Havre (avec Southside Johnny, Beverly Jo Scott, Serge Teyssot-Gay/Noir Désir, Dominique Laboubée/Dogs, Patrick Verbeke, Marc Minelli…), Little Bob a eu la bonne idée de récidiver le 5 novembre 2005 pour ses trente ans de carrière musicale. Cette fois, cela se passait dans les docks du Havre. Plus de cinq mille personnes étaient là pour souffler les bougies avec lui. Un concert exceptionnel avec une brochette d’invités (Phil May et Dick Taylor des Pretty Things, la fidèle Beverly Jo Scott, François Lebas, Doris Le Mat et des vieux potes de la Story, Gilbert Thiery et Christian « Bibi » Delahaye).

Le concert s’inscrivait dans la tournée de l’album The Gift, un cadeau qui présentait déjà deux CD. Treize nouveaux titres pour l’un, sept reprises bien léchées pour l’autre. Le Mague s’était alors fait l’écho du « Combat rock » mené par Little Bob.
Chemise rouge sur tee-shirt noir, Bob était au sommet de sa forme sur la scène des docks. Le Havre, sa « hometown », n’a jamais été une ville comme les autres dans une tournée. Ce soir-là, le chanteur corrosif qui combine si bien rage et tendresse a rapidement rangé ses grosses lunettes noires. La foule et lui pouvaient se regarder les yeux dans les yeux. Pour une histoire d’amour qui dure depuis trois décennies, rien de plus normal.

Clin d’œil au sublime album Lost Territories, c’est un chant traditionnel amérindien qui ouvrait le show. Les amateurs de rythmes plus décapants ne furent cependant pas déçus. Les titres se succédèrent avec un gros bon son rock’n’roll, comme « avant ». Avec art, Bob avait glissé entre les titres de The Gift quelques morceaux issus d’albums aux tonalités différentes. L’historique Riot in Toulouse pouvait ainsi flirter avec Libero, Just like a Hobo, Country jail boogie ou Dolorès sans oublier les reprises comme Master of War (Bob Dylan), I’m gonna change the world (Eric Burdon) ou le renversant Bama Lama Bama Loo (Little Richard).

Curieusement, malgré la configuration de la salle, une intimité chaude et dense a uni le public et le groupe dès les premières notes. Pour un peu, on se serait cru dans une petite boîte de rock planquée dans une cave moite. À l’aise comme en famille, Beverly Jo Scott est même venue un moment profiter du spectacle au milieu du public. Et quand elle est remontée sur scène pour chanter House of the Rising sun, waouh. Tout le monde a pu sentir un gros frisson passer dans le bas du dos.

Le CD (dix-sept titres) et le DVD (quatorze titres) live traduisent bien cette belle complicité entre les musiciens et la salle. Les deux disques sont organisés de telle sorte que les doublons ne concernent que six titres (dont Libero, Riot in Toulouse, No future is now et le poignant Nobody’s born to lose que l’on écoute toujours avec les poings serrés au fond des poches).

Parmi les invités venus se frotter à la bande (Bertand Couloume/contrebasse, Nico Garotin/batterie, Gilles Mallet/guitares, Nicolas Noël/Claviers), notons la présence remarquée de Phil May et de Dick Taylor qui ont joué deux titres, dont une reprise des Pretty Things (Midnight to six man). Les apparitions de François Lebas (dans High Time) et de Doris Le Mat (dans Riot in Toulouse) resteront également dans les annales.

Attention, avec Bob un cadeau peut en cacher d’autres. L’album The Gift a donné un concert génial qui offre à présent des enregistrements live mémorables. Cadeaux encore, le DVD propose en bonus deux titres (Riot in Toulouse et High Time) enregistrés en octobre 2005 au New Morning, à Paris + deux titres (Nobody’s born to lose et High Time) enregistrés lors du 20ème anniversaire au Havre + une belle galerie de photos.

Merci pour tout Bob et bises à Mimie.

Little Bob, Live in the Dockland, Dixiefrog records (2007).

Pour avoir des informations sur Little Bob et Little Bob story (carrière, discographie…), pour avoir les dates des prochains concert, rendez-vous sur www.littlebob.fr et sur www.myspace.com/littlebobstory

Contact : littlebob@porte-oceane.com

The Gift sur Le Mague