La tension monte au Liban et dans la bande de Gaza depuis la fin de la semaine dernière. Samedi, l’armée libanaise affronte les militants armés du Fatah al-Islam en bordure du camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared à la suite d’un braquage de banque à Tripoli, au cours duquel les voleurs ont subtilisé 125.000 $. Le camp, qui profite d’un régime d’exterritorialité, est soumis tout le week end à un pilonnage des blindés libanais, où une quarantaine de personnes ont été tuées, dont 23 soldats dans des escarmouches avec les milices. La faction, qui prend ses ordres chez Al-Kaïda ou chez les services secrets syriens selon les sources, menace d’ouvrir les portes du feu en représailles dans l’ensemble du Liban a forcément attiré l’attention des autorités israéliennes, qui n’ont pas très envie de remettre les pieds dans cette poudrière et ont pour l’instant d’autres chats à fouetter dans les territoires palestiniens, où les factions rivales du Fatah et du Hamas viennent d’accepter une trêve sous l’égide de l’Égypte, pour reprendre les tirs de roquettes Kassam en direction de la ville de Sderot. Dimanche, les avions de Tsahal ont pilonné les groupes d’immeubles où l’état-major forment des soupçons quant à l’existence d’ateliers clandestins de roquettes. Un autre raid aérien a frappé la demeure du député du Hamas Khalil al Hayya en faisant 8 morts et 13 blessés, sans l’atteindre personnellement. Pendant ce temps, des unités blindées de Tsahal se sont massées en bordure de la bande de Gaza où l’on hésite entre espoir et crainte, car si les tireurs embusqués se sont retirés des toits de la ville, Ehud Holmert n’a pas exclu d’intensifier les mesures opérationnelles afin de faire cesser les tirs de roquettes à destination des agglomérations israéliennes. Pile-poil un an après l’embrasement de la région !