Il est prêt à servir n’importe qui a dit, amer, François Hollande à propos de son ami Bernard Kouchner. À 67 ans, la carrière du french doctor, qui commence au Biafra en septembre 1968, puis par la création de Médecins Sans Frontières en 1971, le secrétariat d’État à l’Action humanitaire en 1988 dans le gouvernement Rocard, un prix Nobel de la Paix à l’ONG qu’il dirige en 1999, et la mission de l’ONU au Kosovo jusqu’en l’an 2000, apparaît désormais bien remplie. Mais l’homme a de l’énergie à revendre et n’a pas envie de partir prématurément à la retraite. Il aime l’action et jouer un rôle important dans le monde. C’est donc aussi pour des raisons personnelles que Bernard Kouchner accepte le ministère des Affaires étrangères que lui a proposé Nicolas Sarkozy, à l’issue d’une dérive accélérée vers la droite. Soutien de Ségolène Royal à partir de l’été dernier, il rejoint l’équipe du Pacte présidentiel de la candidate en février 2007, pour s’en désolidariser juste avant le premier tour du scrutin en relayant l’appel pour une ouverture au Centre, lancé par Michel Rocard. En saisissant la balle abandonnée par Hubert Védrine au bond, il s’installe au Quai d’Orsay en espérant pouvoir agir efficacement tout en se sachant sous la houlette du président de la République. C’est le soir même qu’il fait l’objet d’une mesure d’excommunication de la part de François Hollande, qui dénonce une aventure individuelle pour qualifier son geste en réponse de l’ouverture du Président Sarkozy. Mais au fond, s’il nous prend l’idée d’examiner les prises de position passées des deux hommes en matière de relations internationales, le président et le ministre, sont-elles très différentes ?