Sarkozy Démission

Sarkozy Démission

C’est dur, mais c’est la loi ! Le président du parti qui l’a porté au pouvoir va remettre sa démission lundi au Conseil national de l’UMP. En effet, le chef de l’État est le plus défavorisé par la règle de non-cumul des mandats, puisqu’il doit se départir de toutes ses fonctions électives et partisanes. Nicolas Sarkozy ne sera plus à la tête de la formation politique dont il se servit comme d’un tremplin et d’une formidable machine de guerre, et devra également abandonner la présidence du Conseil général des Hauts-de-Seine, un département dont le PIB est comparable à celui d’un pays comme la Hongrie… Pour ce dernier, un vieux copain non-ministrable est pressenti pour s’emparer du gâteau : Patrick Devedjian. Mais en ce qui concerne l’organisation, c’est plus compliqué. Nicolas Sarkozy n’a pas l’intention de laisser à un concurrent potentiel les rênes d’un outil de conquête indispensable. Au sujet de Lénine, Vladimir Maïakovski écrivait : la joie est un escargot rampant, le malheur est un coursier sauvage. Jusqu’au prochain congrès, en novembre, la charge de l’UMP devrait revenir à son président délégué Jean-Claude Gaudin, conformément aux statuts, mais pour la suite, le président démissionnaire souhaite y voir une direction collégiale, où Jean-Pierre Raffarin ou Brice Hortefeux, l’homme de l’ombre, et d’autres, pourraient se partager les responsabilités, tout en désamorçant les ambitions inopportunes. Pour son trésorier, le député Éric Woerth, élire un nouveau président, ça va refractionner l’UMP alors qu’il faut maintenir son unité, compte tenu de l’ampleur du travail à abattre. Et le travail, c’est tout naturellement soutenir et relayer l’action de la future majorité présidentielle !

Pour le coup, la machine a super bien marché,
C’est vrai : pour un parti divers et composite,
On n’a pas entendu un seul bruit parasite,
Qu’en faire, alors, après le gros lot empoché ?

Son chef doit se défaire aussi de son duché
Où il doit désormais y paraître en visite,
Mais pour son avenir, on comprend qu’il hésite :
Par cette armée, il ne veut pas être empêché !

À qui donner demain les clefs de sa machine ?
Pour l’obtenir, il a bien fallu qu’il s’échine
Alors, un sbire aurait pour le moins l’air d’un roi…

La solution serait de céder en partage
Son fief à des barons dans un grand désarroi
Pour en garder à son profit tout l’avantage.