Au moment d’investir la fonction de président de la République, Nicolas Sarkozy devra se défaire de tous ses mandats électifs, ainsi que partisans. Ce n’est pas tout à fait d’actualité, puisqu’il réunit les parlementaires UMP au Palais-Bourbon jeudi à la première heure, un parti dont il assure encore la présidence depuis 2004, afin d’élaborer la stratégie qu’il conviendra d’adopter pour aborder la campagne législative. Le premier objectif est de barrer la route aux ambitions de François Bayrou, le trublion de l’entre-deux tours. Le casse-tête des deux finalistes qui va lancer jeudi son Mouvement démocrate, aura fort à faire pour conserver son siège à l’Assemblée nationale, puisqu’une personnalité locale lui sera opposée par l’UMP dans la 2^ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques, à Pau, où François Bayrou a fait un carton au 1^er tour. La question de savoir s’il est opportun de conserver le sigle UDF demeure, mais 23 députés de son groupe parlementaire — plus des 2/3 — ont déjà décidé de se présenter sous l’étiquette majorité présidentielle. Gilles de Robien préfèrerait fonder une organisation pour faire pièce au Mouvement démocrate, mais il est fort probable qu’une telle structure soit destinée à brève échéance à s’intégrer à l’UMP, tout comme le fit le Parti radical valoisien en 2002. 2^ème objectif, poursuivre l’ouverture à gauche prônée par le candidat Sarkozy après le ralliement d’Éric Besson tarde à porter ses fruits, bien qu’on sente ici et là, pas mal d’états d’âme : Georges-Marc Benamou, Max Gallo, Anne Lauvergeon, Claude Allègre, Jacques Attali, Bernard Kouchner sont prêts à sauter le pas. Il faut bien comprendre que 5 ans au placard, c’est long !