Interview : Jeanne Mas (The Missing Flowers)

Interview : Jeanne Mas (The Missing Flowers)

Le mois de mai sera dance ou ne sera pas !

Fruit de la collaboration de Jeanne Mas et de DJ Esteban, The Missing Flowers envahit les bacs aujourd’hui-même. Rythmes résolument marqués, mélodies simples ce qui ne veut pas dire simplistes, mots choisis avec soin en anglais, en français et en espagnol, voix mélodieuse, tout est réuni dans cet album pour que la bonne humeur vous envahisse des orteils jusqu’à la pointe des cheveux. Vous danserez même sans vous en rendre compte.

Enfin une artiste qui ne craint pas de se renouveler ! Cela fait du bien dans un paysage où tout finit par se ressembler. Vive Jeanne ! Vive sa liberté d’expression ! Vive The Missing Flowers !

Voulant en savoir plus, j’ai rencontré Jeanne jeudi dernier à Paris. Discussion les yeux dans les yeux avec une femme qui ose :

Bonjour Jeanne. En 2005, vous fêtiez vos 20 ans de carrière et depuis, vous aviez disparu. Aviez-vous besoin de prendre l’air ?

Oui. Cela était assez programmé : je voulais faire plaisir à mes fans et je savais qu’ensuite j’allais vivre aux Etats-Unis parce que j’avais envie de renouveler ma vie. Je tournais en rond ici donc je suis partie.

Pour la France, vous êtes LA chanteuse des années 80. Alors que vous cherchez à vous défaire de cette étiquette, DJ Esteban a pourtant remixé En rouge et noir. Qu’est-ce que cela vous avait fait ?

Quand j’ai entendu ‘En rouge et noir’, je me suis dit : « Il a du talent ! ». Beaucoup de remix de cette chanson ont été faits mais jamais personne n’avait eu le courage d’aller aussi loin dans la restructuration et surtout dans la texture de la chanson. C’était très intéressant artistiquement et c’est pour cela que, par la suite, j’ai eu envie de travailler avec lui.
Maintenant l’étiquette des années 80… Je n’aime pas le mot « étiquette ». Je crois qu’on doit avoir le droit d’évoluer dans sa vie, de se renouveler. Le fait de rester toujours la même personne est quelque chose d’impossible. On n’est pas la même à 18 ans qu’à 40. C’est impossible parce que la vie vous fait changer, parce que vous évoluez, parce que vous avez des enfants, parce que vos aspirations ne sont jamais les mêmes. Le problème peut-être de la France, c’est qu’elle voudrait se rassurer en se disant que les gens ne changent pas. C’est injuste ! Je suis sans doute la seule artiste en France qui se met en péril et qui prend le risque de changer parce que j’ai besoin de cela pour moi, pour survivre.

C’est vrai que je suis passée par toutes les couleurs de cheveux, comme vous. Et j’ai eu envie de me renouveler musicalement. C’est très important pour moi. C’est comme si dans une seule vie, il y avait déjà plusieurs petites vies que l’on se donne avec des choix différents. Donc, je n’aime pas le mot étiquette et c’est cela qui m’a fait fuir. A chaque fois que je faisais une télévision et que j’arrivais avec un nouvel album ou quelque chose de neuf, on me remettait, pas dans ma vieillerie, mais dans mon passé, comme si je n’avais fait que cela, comme si j’étais l’artiste d’une seule et unique chanson alors que j’ai fait 10 albums. C’est un petit peu oppressant cela.

Vous aviez surpris avec Jeanne et les Egoïstes. Appréhendez-vous l’accueil qui va être réservé à The Missing Flowers ?

Et bien écoutez, comme pour Jeanne et les Egoïstes, je me suis dit « Ils vont me jeter grave ! » A la base, avec DJ Esteban, je voulais faire de la dance music et j’ai été très surprise quand Virgin a voulu absolument me recevoir pour la première édition de cet album. Je suis venue toute timide et la réaction a été tellement positive et tellement inattendue que je tombais des nues. C’était incroyable ! J’ai suivi mon instinct et c’est ce que l’artiste devrait faire tout le temps car dès qu’on commence à calculer et qu’une maison de disque te dit par derrière « Ne fais pas ça parce qu’ils ne vont pas comprendre, parce que ci, parce que ça », tu te trompes à chaque fois !

Jeanne et les Egoïstes est un album très rock que les médias ont renié mais que mes fans ont adoré. Il existe un décalage et je pense que c’est à peu près la même chose pour The Missing Flowers.

C’est peut-être aussi le bon moment pour sortir cet album ?

Alors là, je ne sais pas si c’est le bon moment puisqu’on arrive en plein dans les élections et qu’on se dit « Je n’avais pas calculé cela ! » Je ne sais pas s’il y a un moment ou pas. Je crois qu’il y avait un créneau et donc, ils ont pris ce créneau pour sortir The Missing Flowers. Mais un album peut durer dans le temps et même si les gens, dans l’immédiat, sont plus préoccupés par leur avenir, ce qui est normal, l’album pourra revivre après. Et puis, après cette tension électorale, les gens auront besoin de soupirer et l’album est parfait parce qu’il est joyeux, il est fleuri, il est dance. Ils pourront faire la fête sur mon album !

Vous êtes une femme d’écriture. Etes-vous une femme de composition ?

Je ne sais pas ! On va voir. J’aime composer. J’ai toujours plein de mélodies en tête. Disons que les arrangements m’inspirent. C’est vrai que les arrangements de DJ Esteban m’avaient beaucoup inspirée aussi parce qu’ils étaient vraiment dans l’air de ce que je voulais faire et cela est venu assez facilement. J’ai composé plusieurs albums sans jamais avoir un tube mais j’espère avoir l’oreille musicale !

Et dans la vie, est-ce que vous composez ? Est-ce que vous êtes une femme à faire des compromis ?

Ah jamais ! Le risque d’être une femme comme moi, c’est que les compromis m’enquiquinent énormément. Je veux rester libre. A partir du moment où on choisit la liberté, on choisit de prendre des risques et on ne peut pas céder aux compromis. Le seul compromis auquel je cède est de donner du plaisir à mon public. Et quand je fais des concerts, je mêle un peu de tout : un peu de nouveau et beaucoup d’ancien parce que l’échange est là. Mais je ne suis pas dans une multinationale, tout simplement parce que je ne supporte pas qu’on me dise exactement ce que je dois faire. Et cela, c’était des règles qu’on m’avait imposées quand j’étais beaucoup plus jeune. Ils ont commis des erreurs à ma place et c’est moi qui en ai payé le prix. Aujourd’hui, je préfère rester une artiste qui vend moins mais qui est une artiste libre et si, un jour, le public répond à l’unanimité et bien, ce sera génial.

La liberté est quelque chose d’illusoire peut-être mais c’est quelque chose qui vous stimule. J’ai besoin de rester libre. C’est très très important ! Dans ma tête, pour moi, dans mon corps… Je ne supporte pas les contraintes, je ne supporte pas d’être enfermée, je ne supporte pas qu’on me dise « Fais ci, fais ça ». C’est donc un problème. Mais par contre, je suis très très disciplinée. J’habite aux Etats-Unis et aux Etats-Unis, les règles sont les règles et moi, je suis les règles à 200 % parce que j’ai accepté le système. Mais ce n’est pas un compromis, c’est une façon de vivre.

Qu’est-ce qui vous fait hurler aujourd’hui ?

Rires. Aujourd’hui, j’hurle moins qu’avant parce que j’ai appris sûrement à me guérir et surtout à prendre du recul sur les choses. Mais ce qui me fait bondir encore, c’est la méchanceté gratuite, le fait qu’on juge sans connaître et qu’on a pas le droit de juger quoi qu’il en soit. C’est quelque chose qu’on apprend aux Etats-Unis. Là-bas, personne ne juge personne et cela est fort agréable. Cela vous laisse la liberté d’être celui que vous êtes ou celui que vous allez être. C’est essentiel dans la vie. Pour l’instant, cela fait deux ans que j’hurle beaucoup, beaucoup moins.

A contrario, qu’est-ce qui vous fait rêver ?

Je ne rêve plus beaucoup non plus : je vis. Je vis au jour le jour et j’ai beaucoup de chance de vivre tout ce que j’ai envie de vivre. Je n’ai pas beaucoup de rêves, j’ai juste envie de continuer ma vie telle qu’elle est aujourd’hui et de la garder le plus longtemps possible.

Vous parliez du climat politique… Comme la cause de la femme est importante pour vous, que pensez-vous du fait qu’une femme se présente à la présidence ?

Ce n’est même plus un problème de femme ou d’homme, je crois que ce que l’on recherche, c’est quelqu’un de compétent. J’ai entendu des amis dire « Ah ce serait génial d’avoir une femme présidente de la République ! » En politique, il y a les idées, il y a les concepts et il y a surtout, je crois, l’efficacité. Je crois que lorsqu’on gouverne un pays, ce n’est pas son sexe qui va faire la différence mais son efficacité. Maintenant, j’ai beaucoup de sympathie pour Hillary Clinton parce que je trouve que c’est une femme forte et qui a de bonnes idées. Elle aurait sans doute la capacité de gouverner un pays.

Maintenant, je ne sais pas. J’ai regardé le débat hier. Aux Etats-Unis, nous sommes parfois un peu en décalage et j’ai vraiment voulu comprendre ce qu’il se passait en France et essayer d’avoir ma propre opinion et ne pas m’accrocher aux opinions des autres comme beaucoup le font malheureusement. J’ai été fortement déçue, je dois le reconnaître. J’ai été vraiment déçue par Madame Royal, je m’attendais à plus de sang-froid, à plus de compréhension et plus de partage dans les idées. Or, je n’ai vu que quelqu’un d’agressif et cela m’a heurtée parce que cela ne donne pas l’image d’une femme… Quand elle a voulu donner le nom d’une femme présidente, elle n’en a cité qu’une et pas la plus connue. Il y a eu des femmes qui ont fait avancer le monde et Simone Veil en fait partie. J’ai beaucoup de respect pour Madame Veil parce qu’elle a fait beaucoup pour les femmes. Il y a des femmes qui ont fait avancer le monde et avec dignité. Il faut savoir rester digne. Monsieur Sarkozy est resté très posé. Il a eu beaucoup de respect pour madame Royal. Il l’a toujours dit et l’a évoqué dans son discours et elle n’a jamais eu cela à son égard. Ce qu’on veut c’est qu’on sente que tout le monde travaille pour le bien de la France et pour le bien des français et cela, j’avoue que, hier, ça m’a heurtée mais non pas parce que c’est une femme mais, à la limite, moi aussi, quelque part, je me serais mise en colère, parce que, moi aussi, j’ai des hormones qui marchent. Rires. Mais je me suis dit « Mince alors ! » C’est dommage. Je ne pense pas qu’il faille choisir entre un homme et une femme, c’est une grosse connerie. Je crois qu’il faut choisir dans les compétences de quelqu’un à gouverner un pays aussi difficile que la France. Tu sais, les américains sont très disciplinés, homme ou femme, ils s’en foutent. Aujourd’hui, il y a des vrais problèmes aux Etats-Unis qu’il faut résoudre, il faut changer la politique.

Ici, il y a d’autres problèmes à résoudre et il faut changer les mentalités. La politique sert mais aussi les mentalités. Il faut que la France redevienne un pays moderne. La France est ancré comme cela dans son passé et elle ne bouge plus. On est en train de suffoquer comme si on se mettait un couvercle au-dessus et qu’on ne respirait plus. La France est un pays tellement génial ! Alors que notre culture justement nous aide à avancer et à nous épanouir. J’ai trouvé le discours de monsieur Sarkozy très clair et j’ai tout compris. Elle, je n’ai rien compris parce qu’elle n’a rien dit et c’est dommage. Mais il ne faut pas opposer un homme et une femme. Madame Thatcher a été souvent critiquée, non pas parce qu’elle était une femme, mais uniquement parce que ses idées politiques ne convenaient pas. En France, l’égalité des sexes est néanmoins quelque chose d’acquis, j’espère, même si on insulte plus les femmes que les hommes.

C’est peut-être plus facile ?

C’est plus facile mais c’est intolérable. On m’a dit qu’il y avait eu des réflexions sur madame Royal « Ouais la pouffe, ouais machin… » et cela, je ne supporte pas parce que là, justement, on diminue la personne politique à un état d’homme ou de femme alors que non, on est là pour défendre des idées, pour travailler et aider le peuple français à s’en sortir. Il y a des réformes à faire.

Il y a eu des présidentes comme Benazir Bhutto dans des pays…et justement, c’est très drôle, j’avais justement analyser que dans les pays les plus pauvres, les femmes ont le pouvoir, pas très longtemps parce que certaines se font assassiner comme en Indes. Et Benazir Bhutto, cela n’a servi à rien parce qu’on l’a expulsée.

Le rôle de la femme en politique est essentiel. Il faut aussi avoir des femmes. Quand on voit Hillary Clinton, j’ai l’impression de voir une femme forte et politiquement solide. J’ai besoin d’avoir quelqu’un de solide en face de moi pour gouverner la France parce que, moi, je m’en fous, j’ai fait mon choix, je suis partie vivre aux Etats-Unis mais mes enfants ont envie de revenir et j’ai envie qu’ils puissent trouver une structure dans laquelle ils se sentent confortables. Je ne veux pas que mes enfants soient assistés, je veux que mes enfants travaillent et qu’ils prennent du plaisir à travailler. Cela, c’est ce que nous inculque les Etats-Unis. C’est « Fais ce que tu veux « Do what you want » mais prends plaisir en ce que tu fais et fonce !” C’est très très important parce que cela fait partie de liberté aussi.

Et au niveau de l’album, quand vous l’avez créé, est-ce que vous avez pensé à sa diffusion dans les boîtes de nuit ?

En effet, il y a eu une diffusion club très très importante avec des DJ. Et aux Etats-Unis, l’un des titres a été repris par des DJ pool et il a été classé dans les charts. Nous sommes très contents de cela. C’est avant tout quelque chose de destiné aux boîtes de nuit.

Je voulais faire un album positif et cela se sent. Je voulais revenir à des Donna Summer, à Diana Ross. D’un seul coup, quand je me suis replongée dans ces années soixante-dix, j’ai eu envie de faire de la musique, du music-hall, de tout.

Il a la pêche.

Oui, voilà. Et en même temps, j’ai quand même apporté deux chansons très françaises, avec des textes très français pour retrouver aussi la Jeanne Mas que les gens aiment ou ont pu aimer… C’est important d’amener une évolution.

Ce qui est bluffant c’est votre voix qui est comme posée sur la musique. Parfois sur les remix, ce n’est pas le cas. J’ai commencé l’écoute au casque sur la terrasse pour, finalement, enlever le casque. Et dum, dum, dum… Vraiment très dansant.

Rires. Je me souviens quand j’écoutais… Tu sais, avant que cela soit graver, j’écoute toujours les chansons jusqu’à vraiment, bon… Quand c’est gravé, c’est que je n’ai plus rien à redire et après, je n’écoute plus du tout. Alors quand j’ai gravé, j’écoutais dans la voiture et je ne savais pas que cela faisait boum boum dehors jusqu’au jour où j’ai vu quelqu’un traverser là-bas. Et le mec, il traverse en dansant. J’étais garée au feu rouge en me demandant ce qu’il avait et là, j’ai compris et j’ai baissé le son. C’était trop drôle !

Combien de temps avez-vous mis à créer cet album ?

Très peu de temps, nous étions sur la même longueur d’ondes. En fait, cela a été aussi rapide que le Web parce que nous avons tout fait par le Web.

Par le Web ?

Oui ! J’étais à Los Angeles et Fabien était ici à Paris. De Paris, il m’envoyait les bases. Je copiais tout, j’allais dans mon home studio, je faisais toutes les voix. Ensuite, je lui renvoyais mes voix dépouillées et il les remixait par-dessus avant de me les renvoyer. On the Web. C’était très drôle ! Il a ensuite tout mixé chez lui et m’a envoyé les bandes à Los Angeles et on a produit à Los Angeles.

Une nouvelle méthode de travail !

Tout à fait ! Le Web, c’est juste 9 heures de décalage, c’est tout ! Chacun travaille à son rythme dans son intimité, sans aucun intermédiaire et c’est très bien comme cela.

L’album s’est fait très vite une fois qu’on avait conclu la longueur d’ondes. Tout ce qu’il m’envoyait m’inspirait. Le premier titre que nous avons fait, c’était On the web. Il m’a envoyé les bandes et je me suis dit : « Il va me jeter ! Je vais lui faire un truc en anglais. » Parce que l’anglais c’est bon, spontanément comme ça. Non pas que je sois américaine non point du tout mais je préfère à la langue anglaise, la sensibilité de la langue anglaise. Et je lui ai envoyé et il a fait « Ohhhhh ! C’est génial ! » Oh my god ! Le pire, c’est que nous ne nous connaissions même pas ! Cela, c’était très bien. Peut-être qu’il me connaissait parce qu’il avait vu des photos. Après, il m’a envoyé une photo de lui et j’ai vu avec qui je travaillais. Mais tout cela s’est fait en ne pensant qu’à l’album.

Et la première rencontre face à face ?

C’était Virgin ! Après la création, une fois que le bébé était né. C’était le donateur. Rires. Et nous nous sommes rencontrés. Il m’a serrée très fort dans ses bras… C’était très fort !

Cela doit vous changer des autres méthodes de travail…

Oh oui ! Avec lui, le compromis c’était « Je n’ai pas envie de faire cela comme ça ! » et lui a toujours dit « OK ! ». Il a toujours été dans mon sens et cela était rassurant pour moi. J’avais une idée et il l’a toujours respectée. J’ai travaillé avec des têtes de mules et c’était pesant. On doit aussi respecter la sensibilité de l’artiste. C’est l’artiste qui, par la suite, va défendre le projet et il faut comprendre pour quoi il veut aller là. C’était très bien. Il a très vite été rassurant.

Qui a pris contact avec l’autre en premier ?

Le fan club. Il m’a remis le remix de ‘En rouge et noir’ en me demandant s’il fallait l’envoyer à EMI. Et EMI n’a jamais répondu, comme d’hab. Ensuite, Fabien a voulu reprendre d’autres titres et moi, je n’ai pas voulu. Tu sais, je voulais Donna Summer et Diana Ross. Il m’a répondu « Ah non ! ça moi, je fais pas ! » Rires. Du coup, nous ne nous sommes plus écrit pendant un moment et puis, il revient et me dit : « Bon alors ! Qu’est-ce qu’on fait ? »

J’avais bien cogité le truc et je lui ai demandé s’il avait des bases, du disco. Parce que moi, j’ai essayé de faire des trucs mais je ne suis pas arrangeur. Je partais vraiment dans des trucs très très hard. Il m’a demandé de lui envoyer des idées. Je lui ai envoyé le titre : ‘The Missing Flowers’. Du coup, il m’a envoyé cela et la première chanson est né avec ‘On the Web’. Cela donnait l’idée de l’album par la suite. Il a été créé on the web.

Tout a été très clair depuis le début et concentré sur la création. Il n’y a pas eu de problèmes d’ego. Nous avons fait cela sans contrat, dans une confiance totale mutuelle et cela aussi, c’est très moderne.

Est-ce que cela aurait été la même chose si, tous les deux, vous aviez travaillé confinés dans un studio.

Je ne sais pas mais c’est vrai qu’en général, quand on va travailler et qu’on arrive de l’ extérieur, on amène tous nos soucis de la maison. Or là, on n’avait pas nos soucis chacun. C’est à dire que lui n’avait que la musique que je lui envoyais et il n’avait pas mon quotidien et je n’avais pas le sien. Chacun travaillait quand il pouvait. Tous les influences extérieures négatives ou même positives, mais positives, c’est bon, mais en général, c’est négatif : t’as mal aux dents, tu t’es engueulé avec ton copain, tu vois, ou ta copine. Tu as toujours un truc, ou, tes enfants t’emmerdent. Quand tu vas en studio, t’arrives et tu déballes tes problèmes. Là, pas de problème. Tout était concentré sur cet album.

Et vous avez envie de récidiver ?

Oui, nous allons continuer. Déjà, on produit en parallèle de Jeanne Mas, La Blonde. Je prête ma voix, il prête ses arrangements mais sous un autre nom. Ce qui permet de commencer dans le marché américain. C’est neuf, c’est autre chose que Jeanne Mas.

Il travaille très vite et cela me plaît. Il faut travailler vite parce que dans un mois, l’idée sera foutue, on aura vécu autre chose. Et je n’ai plus beaucoup de temps, faut dire, la vie passe trop vite ! C’est maintenant que je veux que les choses se passent.

Je vous laisse les mots de la fin, Jeanne…

Soyez heureux ! C’est très important.

Merci beaucoup !

Merci à vous. Vraiment.

*Crédits photos Victoria L. Mas/NEWDIVAS Los Angeles

The Missing Flowers, Jeanne Mas, Edina Music

Le site de l’artiste