(ne) Votez (pas) Patate !

(ne) Votez (pas) Patate !

Endive (Ségolène Royal) ou Navet (Nicolas Sarkozy) ? demandent des affiches collées dans plusieurs grandes villes. « Ni l’une ni l’autre », répondent les libertaires partis en campagne pour Patate, le seul vrai candidat qui ne se présente pas.

La campagne électorale vous désespère ? Des anars ancrés dans la tradition des vrais-faux candidats (comme le fameux âne Nul de Zo d’Axa…) ont peut-être quelque chose de nouveau à nous proposer. Que l’on ne compte pas sur eux pour tomber dans l’électoralisme bêlant fusse-t-il « alternatif », bien entendu. Ceux dont nous parlons ne veulent pas tomber pour autant dans l’anti-électoralisme primaire (« Peut-on inviter les gens à agir en leur proposant un non-acte ? » demandent-ils).

Rester à distance, se taire et observer, un sourire narquois aux lèvres, n’est pas une attitude constructive à leurs yeux. Mais alors, que faire ?

C’est la question qui a germé durant le dernier camping d’été du réseau No Pasaran. L’idée a fait son chemin depuis et plusieurs collectifs composés essentiellement de personnes inorganisées ont poussé ici et là (sur Paris, Nîmes, Toulouse, Angers, Rouen… notamment).

Les patatistes ne sont pas des potaches en manque d’amusement. Ce qui n’empêche pas la bonne humeur. La popularité et la rusticité de la patate la rendent vite familière et joyeuse. Les bonnes formules et les jeux de mots pleuvent fréquemment chez les patatistes. A l’évidence, la patate déchaîne la créativité. « Résister c’est créer », n’est-il pas ?

Derrière cette apparente utopie naïve, un désir fort : « Sortons de l’isoloir. A nous la politique. » En d’autres termes, les patatistes affirment que la politique est une chose trop sérieuse pour la laisser aux mains des politiciens. La politique doit être faite et défaite par tous. Il faut réhabiliter l’action politique pour redonner aux gens l’envie de l’expérimentation sociale à travers des pratiques concrètes. « Faire de la politique, c’est d’abord reprendre nos affaires en main, agir collectivement, lutter contre toutes les formes d’oppression, proposer des alternatives au capitalisme, vivre et tenter de nouvelles expériences », expliquent les affiches collées par des collectifs baptisés Anarchie Parmentier ou Belle de Fontenay. Tout un programme…

Les ami(e)s de Patate veulent ainsi créer des espaces d’expression politique pour redonner la parole aux gens. Cela se passe lors de bouffes patatistes, de réunions publiques, de concerts punks ou sur Internet. Leur site vous donne bien la frite. C’est bouillonnant comme un bain d’huile chaude. Les idées fusent et chacun amène sa sauce. Certains slogans ne manquent pas de saveur et les vidéos sont bien déjantées (ne ratez pas le striptease de Patate).

Au-delà de l’élection présidentielle, l’internationale patatiste s’organise pour participer au rassemblement anti-G8 qui se déroulera, en juin, à Rostock (Allemagne). Patates de tous les pays, unissez-vous !

Plus d’infos, des affiches, des autocollants sur www.patate2007.org

Contacts : patate2007@no-log.org