Interview : L’armée des 4 singes

Interview : L'armée des 4 singes

Depuis le phénomène Oasis dans les années 90, aucun groupe n’avait dès lors réussi à enflammer les médias anglais et à susciter l’émoi collectif autant que les Arctic Monkeys. Un an après leur fameux premier opus (considéré comme le 5ème meilleur album de rock anglais de tous les temps), le quatuor de Sheffield nous assène une nouvelle gifle de punk rock arrogant et sur-volté. Riffs succincts, guitares anxieuses, textes volubiles et rythmiques endiablées ; ce deuxième opus est un uppercut qui coupe le souffle et fait siffler les oreilles... Une baffe à ne manquer sous aucun prétexte !

Si ce n’est certes pas aux vieux singes à qui l’on apprend à faire des grimaces, ce n’est pas non plus aux Arctic Monkeys à qui l’on donnera des leçons en matière d’alt rock explosif. Tout juste un an après avoir déchaîné les passions et pulvérisé des records de vente avec leur premier opus, Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not, le quatuor d’affreux jojos revient mettre le feu aux amplis avec un nouveau bassiste, Nick O’Malley, et un deuxième album qui fait gicler la bière sur le t-shirt et aboyer le chien du voisin, comme il se doit !

Votre premier album est sorti l’année dernière et vous revoilà déjà avec un deuxième ; avez-vous recyclé des vieux titres ou êtes-vous réellement dotés d’une créativité débordante ?

Matt Helders (batteur) : Oui, nous sommes des machines à ’hit’ à la productivité redoutable ! (rires) Plus sérieusement, cela fait déjà quelque temps que le premier album est sorti, et pour nous c’est déjà de l’histoire ancienne. Par ailleurs, nous avions composé plusieurs titres (ou simplement des bouts de chansons) pendant la tournée, et avions d’ores et déjà une idée précise de la direction que l’on prendrait sur le prochain album. Donc lorsque que nous sommes rentrés chez nous, nous avons fait une pause de presque deux mois et nous sommes remis au boulot sans tarder... D’abord parce que ça nous manquait, et puis, je crois qu’il était important de rester actifs pour ne pas perdre notre élan créatif et la nouvelle dynamique du groupe. Nous venions de changer de bassiste et ce n’était donc pas le moment de nous reposer sur nos lauriers.

A ce propos Nick, tu as remplacé Andy Nicholson à la basse, comment s’est passée ton intégration au sein du groupe ? Tu t’es fait bizuter ?

Nick O’Malley : Non, ils n’ont pas osé parce qu’ils savaient que je leur aurais fait mordre la poussière ! (rires) En fait, je suis de Sheffield moi aussi, et cela fait déjà plus de dix ans que je connais ces lascars. Donc intégrer le groupe était davantage comme renouer avec un cercle de vieux potes un peu perdus de vue.. ça ne m’a posé aucun problème. D’ailleurs, au départ je n’étais qu’un remplaçant temporaire... Mais maintenant que j’y suis, j’y reste ! (rires)

Le fait d’avoir explosé les charts du premier coup vous a t-il mis en confiance, ou plutôt mis la pression, lors de la composition du nouvel album ?

M.H. : Hmm.. Je dirais un peu les deux à la fois.. et en même temps, ni l’un ni l’autre ! (rires) Disons que lorsque qu’on compose des nouveaux morceaux, on ne le fait pas en pensant aux réactions des fans ou aux critiques des médias. On le fait avant tout dans le but de nous faire plaisir, et non dans celui de plaire aux gens. Donc à ce stade-là, il n’est question ni de pression, ni de confiance en soi ; il est question de musique ! C’est la seule chose qui nous préoccupe. Par contre, une fois que tout est en boîte et que l’on ne peut plus rien changer, c’est à ce moment là que la pression monte... parce que l’on sait que le public est dans l’expectative et que la presse nous attend au tournant.


Comment se sont passés l’écriture et l’enregistrement de l’album ?

N.O’M. : Comme sur des roulettes ! Nous nous étions installés à Londres où nous avions loué une maison. Nous voulions changer de décor et profiter de l’agitation de la ville. C’était stimulant, excitant et très fun (rires plein de sous-entendus).

M.H. : Pour l’enregistrement, nous avions fait appelle à Mike Crossey et James Ford avec qui nous avions déjà travaillé auparavant. Nous nous entendons vraiment bien et avions exactement la même optique quant à l’évolution de notre son. Et puis, le fait qu’ils ne soient pas beaucoup plus âgés que nous a été déterminant car nous étions vraiment sur la même longueur d’ondes.

A un juger votre nouvelle mouture, on devine que vous n’êtes toujours pas friands de mélodies calmes et de ballades romantiques...

M.H. : Non, de ce côté-là nous n’avons pas grandi...(rires) Cela dit, ce n’est pas que l’on déteste les chansons lentes (d’ailleurs il y a tout de même un ou deux titres calmes sur l’album), c’est juste que ce n’est pas très drôle à jouer en concert. Nous sommes encore des jeunes "chiens fous"... Nous avons besoin de nous défouler sur scène, et nous aimons lorsque le public se déchaîne avec nous.

Comment décririez-vous ce nouvel opus en une seule phrase ?

N.O’M. : Hmm... Je dirais que cet album est un peu comme un oeuf Kinder ; c’est enrobé de délicieux chocolat et il y a une surprise à l’intérieur... C’est bon et fun à la fois !

Arctic Monkeys ; Favourite Worst Nightmare, Domino/PIAS, Sortie le 23 avril 2007