Délivrez-Nous du Mal

Délivrez-Nous du Mal

Problème de concordance des temps : le matin, Peugeot annonce 4800 suppression de postes, le soir le ministère de l’Emploi une nouvelle décrue du chômage… Il s’agit d’une estimation provisoire, forcément puisque la publication de l’enquête emploi de l’Insee a été reportée à l’automne pour des raisons techniques (sic), et modeste : -1,4% en mars. Les syndicats et des personnels de la Dares, le service d’études du ministère de l’Emploi, avaient appelé à la grève jeudi pour s’opposer à la publication d’une estimation non fiable du taux de chômage en pleine campagne pour le second tour de l’élection présidentielle. Interrogé sur France-Info, Dominique de Villepin a convenu qu’on peut mettre en cause dans l’absolu la nature de la mesure du chômage, et dire que le chômage se situe à un degré plus ou moins élevé, tout en assurant la tendance à la baisse, elle est incontestable. Le nombre de sans-emploi de catégorie 1 s’établit aujourd’hui à 2.036.600 personnes, soit 4,8% du corps électoral. Ce petit calcul est idiot, bien sûr, car il ne tient pas compte des travailleurs étrangers ou en retraite, mais il donne une idée du fléau en période électorale. D’ailleurs, c’est bien sur ce problème que se sont déterminés les Français, comme en témoignent les déclarations de tous les candidats à l’issue du scrutin de dimanche. Plus sérieusement, le ratio est de 8,3% de la population active, le taux le plus bas enregistré depuis 1983. Enfin, les protestataires occupant le toit de l’immeuble abritant les bureaux de l’Unedic ont été délogés jeudi après-midi par la police, deux personnes ont été hospitalisées après l’opération.

C’est la question qui fâche à la fin du mandat,
Alors on va rester discret en la matière…
Car malgré tout, on sait que la plaie est entière,
L’Alpha et l’Omega que vend tout candidat.

Si le Premier ministre a fait en bon soldat
Ce qu’il a pu en se battant sur la frontière,
Il souffle à demi-mot que c’est son cimetière
Et s’en remet sans fard à un accommodat.

Pour cette année, on ne prévoit pas plus d’embauche,
Mais les projets ne sont plus à l’état d’ébauche :
Partout, c’est un sujet de réflexion du staff.

Depuis longtemps, on tord la courbe, on l’hypnotise,
Tandis que pour les gens c’est : donnez-nous du taf !
Plus que tout, le travail en devient leur hantise…