En marche vers une nouvelle République

En marche vers une nouvelle République

Le débat entre François Bayrou et Ségolène Royal aura lieu samedi prochain à 11h, en direct et en clair sur Canal+ et sa chaîne d’information i-Télévision. Malgré les appels de certains députés UDF soucieux de garder leurs électeurs en vue du mois de juin, des militants du parti centriste appellent clairement à voter pour Ségolène Royal.

Ainsi de Quitterie Delmas sur son blog, qui explique son choix, marqué par une sérénité qui la caractérise. Et ce n’est pas sans conséquence : si les Démocrates de la base s’affranchissent des caciques de l’UDF pour soutenir et voter en faveur de la candidate iconoclaste du Parti Socialiste, c’est que les lignes politiques ont clairement bougé.

Les propos de François Bayrou, quoique non conclusifs sur un choix en l’Etat, furent des plus explicites : le choix à faire le 6 mai sera celui d’une candidate parfois un peu fluctuente en matière d’économie ou celui d’un candidat qui n’aime que le pouvoir et qui a oublié de nombreuses règles démocratiques et républicaines (la liberté d’expression, le débat contradictoire, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice...). L’enjeu est de taille.

Il me tarde d’assister au débat de samedi, et je félicite tant Ségolène Royal que François Bayrou d’accepter cette rencontre et cet échange sous les yeux et les oreilles du public. Gageons qu’il permettra aux Démocrates de s’affranchir de l’héritage orléaniste de l’UDF et qu’il permettra aux Socialistes de laisser derrière eux l’héritage romantique néo-mai-68.

Le 6 mai, il appartiendra à chacun de voter en son âme et conscience. Il m’arrive rarement de faire du prosélytisme : j’ai tendance à penser depuis plusieurs années que chacun est responsable de ses actes et que mon point de vue n’a pas plus d’intérêt que celui d’un autre.

Mais l’échéance de cette fin de semaine prochaine me pousse à rompre avec cette habitude. Nous devons, lors de ce second tour des élections présidentielles, non seulement choisir le président ou (je l’espère) la présidente de la République, mais aussi choisir entre deux sociétés diamétralement opposées entre la démocratie participative et la fraternité sociale d’un côté ou le conservatisme archaïque et l’hyper-libéralisme de l’autre côté.

Aujourd’hui, la société a évolué, des questions cruciales sont posées : l’emploi, et notamment l’emploi industriel, premier touché par les délocalisations, la protection sociale, l’insertion des jeunes, la formation tout au long de la vie (y compris la formation initiale), les services au public (et donc le service public), etc… Ces débats ont été fort peu abordés pendant cette campagne. Ils n’offrent pas le flanc à de grandes empoignades médiatiques. Ils imposent au contraire un devoir de grisaille et d’humilité, et à ce titre, ils n’ont pas eu droit de séjour ce dernier trimestre dans nos médias. Il n’empêche que les positions de chacun sur ses sujets sont disponibles, et permettent de se faire une idée des choix possibles qui peuvent être faits pour notre société.

Le 6 mai, voter blanc est non sens. Car le vote citoyen est le terreau de la République.

La République de demain, c’est les jeunes d’aujourd’hui.