Interview : Dites oui à Montgomery

Interview : Dites oui à Montgomery

Nouveaux venus sur la scène pop/rock française, les Montgomery surprennent par leur univers finement déjanté et très sûrement entêtant. De dérangeant car impossible à cataloguer (ou alors il faudrait demander de l’aide à André Manoukian, adepte de la formule choc), leur son devient rapidement envoûtant.

En effet, ce jeune groupe, créé en 2002, a l’art et la manière d’offrir des mélodies tellement travaillées qu’elles en paraissent naturelles. Ainsi, il suffit de prêter l’oreille à ‘Melody’ pour se rendre compte que ce fatras de notes entremêlées à des ritournelles connues comme ‘Vive le vent’ ou nouvellement créées est en réalité un vrai travail d’orfèvre.

Qui sont donc ces musiciens magiciens même pas encore trentenaires ?

Rencontre avec le souriant Benjamin :

1. Bonjour Benjamin. Pourquoi avoir appelé le groupe, Montgomery ?

Nous sortions de nos groupes respectifs de lycéens et comme il fallait que nous partions sur un vrai projet artistique plus proche de nous. Montgomery est un peu venu par hasard. Nous cherchions un nom qui évoque un univers ou un paysage et Montgomery est arrivé. Comme le nom était plutôt joli, nous l’avons retenu, et pour sa sonorité et pour la chaleur qu’il dégage.

2. Vous êtes tous originaires de Rennes. Est-ce que vous vous êtes connus sur les bancs de la maternelle ou juste avant de créer le groupe en 2002 ?

Plus ou moins tous originaires de Rennes même si nous y habitons. En fait, un seul est de Rennais, un autre Orientais et les 3 autres sont Mayennais. Pour le batteur et moi, nous nous sommes, en effet, connu tout petits. Après, nous étions 3 avec le bassiste à être dans un vrai combo rock, nous nous sommes connus au lycée. Après, nous avons connu les autres il y a 3-4 ans et le dernier arrivé est arrivé il y a 1 ans et demie.

3. Vous prétendez avoir été mal élevés aux Beatles. Avez-vous songé à porter plainte contre vos parents ?

Rires. Non, non, ça va. Mais nos parents peut-être ! Nous n’avons pas tous été élevés aux Beatles. Moi, j’étais un fiston de la génération Nirvana et mes parents écoutaient plus les Pink Floyd… Nous sommes vraiment un groupe aux influences multiples.

4. « Je veux une place parmi les étoiles… » Vous êtes prétentieux ou bien vous avez vraiment l’intention de partir habiter sur une autre planète ?

Rires. Aucun signe de prétention, c’est vraiment le côté onirique de la chose et le côté un peu magique et enfantin. C’est ce côté que nous essayons de dégager dans nos chansons parce qu’il parle assez aux gens. Une autre planète pour un monde naïf, plein d’espoir et d’imaginaire.

Comme le Petit Prince… Oui, voilà. Tout à fait.

5. Avec les chœurs derrière votre voix, on a l’impression que vous êtes des nouveaux Beach Boys qui se seraient mis les doigts dans une prise électrique après avoir ingurgité des hallucinogènes. Comment est né votre son ?

Rires. Nous n’avons vraiment le principe de ne donner aucune limite. Nous avons voulu nous amuser et créer quelque chose de particulier. Nous ne voulions pas être un groupe avec un chanteur, ni un groupe avec une guitare. Nous voulions une bande son, une bande originale qui donne l’idée d’un monde plutôt qu’un groupe de rock ou quoi que ce soit donc forcément les chœurs donnent une unité et une cohérence. Ça nous rappelle l’enfance… C’est autre chose qu’un chanteur-leader. Les chœurs nous permettent de créer, d’aller dans un univers riche et onirique.

6. Avez-vous tous des « postes » bien définis ? Un tel écrit, un tel compose…

Dans la mesure où c’est moi qui ai la guitare-lead et la voix en mon pouvoir, ahah, je suis forcément plus amené à apporter des choses. Mais je ne suis vraiment pas le meilleur guitariste du groupe ! rires C’est moi qui compose la mélodie. Après, chaque « compo » a vraiment son histoire. Cela se passe naturellement, chacun ramène ses instruments et nous travaillons autour du texte que j’ai écrit et qui retranscrit un peu plus mon univers pour qu’ensuite le morceau leur appartienne aussi.

7. ‘La Recette’ Encore une chanson où vous parlez de disparaître. C’est une obsession ?

Rires. Une obsession… Une obsession… Non, non pas du tout. Je ne pense pas que nous ayons envie de disparaître. Il existe un côté où nous laissons passer la musique avant tout. Nous n’avons surtout pas envie d’avoir une image où nous passons devant, nous voulons vraiment créer un monde où le côté individuel disparaît.

A qui appartient cette jolie voix ?

C’est celle que j’entends tous les jours… Marie-Flore.

8. Quel instrument avez-vous utilisé pour reproduire les battements d’un cœur dans la dernière chanson de l’album ‘Les Larmes’ ?

Nous avons essayé plusieurs choses. Pour les maquettes, il me semble que cela devait être un poing sur une table. Je ne sais plus trop. Ensuite, nous avons voulu faire les scientifiques en mettant des micros… Finalement, c’est un gros fauteuil qui trônait dans la pièce où nous avons enregistré l’album. Il est bancal et nous nous sommes balancer dessus pour obtenir ce battement-là. J’aime bien votre question.

9. L’album commence par ‘Champagne’ et se termine par ‘Les Larmes’. Pourquoi ? Serait-ce une boucle voulue pour qu’on comprenne que la consommation d’alcool vous fait pleurer ?

Oui, cela pourrait mais c’est plutôt la représentation du bien et du mal, les extrêmes. Nous aimons être très joyeux et nous avons essayé d’être très mélancoliques, très agressifs, très doux et comme nous voulons toujours jouer là-dessus. C’était important de commencer par une chanson joyeuse même si je ne peux pas dire qu’elle incite à la fête, une chanson qui invite l’auditeur d’une façon ludique et de terminer l’album sur une chanson mélancolique qui pourrait éventuellement ouvrir sur le deuxième album que nous sommes déjà en train de préparer.

Déjà ?

Comme nous avons auto-produit le premier et que cela a mis un certain temps…

10. Je vous remercie et vous laisse les mots de la fin…

Ahahahaha ! On ne m’a jamais demandé de donner les mots de la fin alors je ne les trouverai pas aujourd’hui…

Montgomery, Montgomery, Naïve

Le site officiel du groupe

Leur Myspace