Cinq Ans Avant, c’est le sous-titre du dernier roman de Roger Nimier, D’Artagnan Amoureux, publié à la fin de l’année 1962, tout juste après sa mort le 28 septembre. C’est aussi l’objectif de François Bayrou en s’opposant clairement à la bipolarisation que la conjonction des élections présidentielle et législative a précipitée. En n’éclairant pas le choix de ceux qui lui ont fait confiance dimanche dernier, il prétend conserver sa position de troisième homme et tente une ultime opération de triangulaire au niveau national en acceptant la proposition de débat de Ségolène Royal, pourvu qu’il soit télévisé, donc postérieur au 2 mai, date à laquelle les finalistes vont s’affronter. D’ici là, on peut envisager un ticket à l’américaine ainsi que les éditions du 14 avril du journal Le MAGue l’ont déjà suggéré, ou la captation des élus sociaux-démocrates au cas où la candidate refuserait d’amender son pacte présidentiel. En cas de victoire de Nicolas Sarkozy le 6 mai, il apparaît désormais illusoire de voir François Bayrou conserver la haute main sur l’UDF, tant les initiatives que le finaliste est en train de déployer vers ses élus paraissent couronnées de succès. Mardi, le maire de Rouen s’est affiché au meeting de Nicolas Sarkozy, après avoir tant œuvré à la campagne de François Bayrou. L’avenir du parti créé en 1978 par Valéry Giscard d’Estaing est donc scellé. La question est celui qui est réservé au tout nouveau Parti démocrate, dont l’accès au Parlement apparaît fortement compromis en raison de son opposition fondamentale à l’UMP.