Robbie rebelote

Robbie rebelote

Après avoir longtemps douté, il faut désormais se rendre à l’évidence ; oui, il y existe bel et bien une vie après les boys-bands ! Ce ‘rude boy’ de Robbie Williams nous le démontre d’ailleurs sur tous les beats avec son nouvel opus pop électro.

S’il est vrai que la plupart des ‘ptits-mecs-fashion’ des boys-bands sont retombés dans l’anonymat le plus légitime, une poignée d’entre eux a néanmoins survécu au déclin du phénomène de mode, comme en témoigne ce bellâtre mégalo de Robbie Williams.

Nous vous ferons grâce de ses années Take That, durant lesquelles le jeune natif de Stoke-on-Trent aiguise un sens du rythme probant et sens de l’humour improbable. Après avoir donné dans la ‘pop-guimauve’, Robbie quitte donc le boys-band pour se recycler dans le ‘sex, pop & gin tonic’. Sûr, la transition fut laborieuse, d’autant que le mignon n’est pas exactement un virtuose. Mais qu’à cela ne tienne, l’anglais a du charisme, une belle gueule et une soif de gloire inextinguible.

Aussi, n’hésite t-il pas à casser son image de ‘minet gominé’ en adoptant la ‘pop-rock attitude’ de rigueur (comportement qui consiste à faire la bringue à outrance et à monopoliser la Une des tabloïds ; puis dans un second temps, à prendre du bide et devenir accro à diverses substances). Eh woila ! Quelques albums à succès, Brit Awards et cures de désintox plus tard, force est de constater que notre frimeur désinvolte a brillamment réussi sa reconversion. Certes, d’un point de vue musical, Robbie n’a rien inventé, mais qu’importe puisqu’il excelle dans l’art de s’abreuver à toutes les sources et de sniffer, enfin, flairer toutes les tendances ‘hype’ du moment.

Le Jack-in-the-(rude)box

Tout juste un an après l’album Intensive Care, le caméléon de la britpop revient se fondre dans le décor avec un nouvel opus regorgeant de titres pulsés au dégradé d’électro-pop-dance minutieux. « Les premiers cds que j’ai achetés étaient des disques d’électro et je n’aurais jamais pensé pouvoir faire de la musique comme ça un jour, déclare le chanteur. Aujourd’hui, je sais que ce disque est exactement celui que je voulais faire [...] c’est un nouveau départ ». Robbie a donc suivi tous ses instincts et cédé à tous ses caprices, notamment en s’octroyant les services d’une armée de ‘grosses pointures’ telles que, entre autres, le duo électro-pop, Pet Shop Boys, le pionnier de l’ambiant, William Orbit, et le prince de la house, Joey Negro.

En clair, Robbie s’est fait plaisir, et ça se sent. Alternant des compos originales électrisantes (comme l’électro-funk-pop décadente ‘Rudebox’, la ballade électronique ‘Burslem Normals’, ou l’euphorique ‘Summertime’ composée au début de sa carrière solo) et des reprises électrisées (‘Kiss Me’ de Stephen Duffy, ‘Louise’ de Human League, ‘Lovelight’ de Lewis Taylor, et une version particulièrement réussie de ‘Bongo Bong & Je Ne t’Aime Plus’ de Manu Chao avec Lily Allen dans les choeurs), l’album accroche indéniablement l’oreille, fait bouger les pieds malgré soi, et nous confirme que même si Robbie n’a toujours rien inventé, il le fait toutefois à la perfection !

Robbie Williams ; Rude Box, Capitol

Robbie Williams ; Rude Box, Capitol