Brut de Pomme

Brut de Pomme

Deuil national en Russie mercredi pour les obsèques de Boris Eltsine, mais le premier président de la Fédération de Russie élu au suffrage universel ne sera pas inhumé sous les pavés de la place Rouge, devant le Kremlin, conformément à la tradition. Après une cérémonie funèbre en la cathédrale du Christ-Saint-Sauveur à Moscou, un édifice dynamité par Staline et reconstruit par ses soins, Boris Nikolaïevitch Eltsine sera enterré au cimetière Novodiévitchi au milieu des gloires de la nation russe, telles que Gogol, Eisenstein, Maïakovski, Chostakovitch ou Khrouchtchev… Ce qui consacrera la personnalité non-conformiste de l’homme qui a su assumer la transition du bloc soviétique à la démocratie. Lorsqu’il accède au Comité central du PCUS, en 1981, Leonid Brejnev est au pouvoir. Mikhaïl Gorbatchev l’utilise à partir de 1985 pour sa politique de perestroïka et il combat la corruption des élites. Tombé en disgrâce à cause de ses opérations coup de poing deux ans plus tard, il revient en force en 1989 à la tête du Soviet suprême et affronte les vieux cadres du Parti. Fraîchement élu président de la Fédération de Russie à l’été 1991, il doit faire face à un putsch et arrête une colonne de l’Armée rouge venue prendre le Parlement d’assaut, en haranguant la foule et les soldats juché sur un tank. C’est cette même assemblée qu’il fera bombarder en 1993. C’est ainsi que Boris Eltsine dut conduire un pays malade, constamment pris au piège par les contradiction d’un régime en déliquescence. C’est également contraint qu’il laisse le pouvoir à Vladimir Poutine à l’aube de l’an 2000, vaincu par une oligarchie qu’il avait favorisé pour battre en brèche un système ossifié.

On a besoin de chefs d’État de ce calibre :
Courageux, résolu, fougueux et sans façon,
Mais à l’écoute aussi, et gai comme un pinson
C’est une aubaine, un bon sujet pour un félibre.

S’il a parfois du mal à garder l’équilibre,
C’est dû surtout à son penchant pour la boisson,
Mais malgré tout ce n’est pas un mauvais garçon
Nous dit un peuple encore ému qu’il l’ait fait libre.

Il est debout sur le capot d’un char d’assaut
Un dix-neuf août, et la nation fait le grand saut :
Alors, la liberté ? Pas tout à fait quand même !

Si la Russie, ainsi prend l’air dans ses poumons,
Le peuple a mal et lui se dit : pourvu qu’il m’aime,
Il n’en a pas fini avec ses vieux démons…

 

Le dernier dirigeant soviétique en 1987 :

Le successeur de Boris Eltsine en fin de mandat :